Carbone & Silicium
7.8
Carbone & Silicium

BD franco-belge de Mathieu Bablet (2020)

Je découvre l'auteur dont j'ai tant entendu parlé. Et je ne comprends pas pourquoi on en parlait tant...
Oui, ok, on est tous d'accord, il y a un niveau de concept art, maîtrise des espaces et de la perspective, de la couleur toussa toussa c'est du très haut niveau okay bien, bon. Mais la BD c'est pas que ça je vous rappelle les gars. Grrr Label 619 !! Faites gaffe quand même : vous faites une BD faut des dialogues originaux, un vécu personnel qui sous tend l'ensemble scénaristique ( qui par ailleurs manque de ce qui fait l'ADN d'un scénario type c'est à dire deux trois rebondissements, un poil de suspens, un petit coup de théatre ici et là, coup de pivot, petit moment WTF, fausses pistes, etc). Et pis surtout là, il manque une nouvelle façon de montrer la SF, avec des idées personnelles et un peu novatrices. Quand on lit une oeuvre de SF on a envie que ce soit réinterprété à la sauce de l'auteur. C et S sent trop fort les thèmes éculés chers à nos chouettes films des années 70-80, Invasion Los Angeles, Soleil Vert et toute la smala mais bon, à cette époque, c'était legit de s'attaquer à ces problématiques de cette façon très frontale et naïve ( époque Reagan, Thatcher, c'était cohérent avec l'air du temps, les premières marques de fatigue du capitalisme et de la robotisation, chômage de masse bref je vais pas vous rappeller tout ça mais les gens avaient pas encore forcément la bonne rhétorique pour critiquer le sytème). Du coup moi j'ai l'impression de lire une rédaction de collégien très terre à terre ( pour de la SF, c'est un comble), genre le jeune qui ressort des propos entendus à France Inter dans la salle de bain quand papa se rase. On est dans du Yan Arthus Bertrand trop moraliste. Du coup c'est ennuyant et je me suis arrêté au tiers.
Après, peut-être que ça fait une première BD sympa pour un pré ado... je sais pas. Ou alors il aurait été mieux d'en faire seulement un livre d'illustration qui pète ( façon Moebius). Mais du coup, faut être honnête et le vendre comme tel dès le départ. Moebius il était honnète, quand il avait pas d'idées ben il faisait des histoires où y'a pas de propos, il se lançait dans le vide. Parce que là, franchement on sent trop le gars qui se force à avoir des idées et qui fait pas ça par plaisir ( sauf celui du dessin).

BellePomme
5
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le 26 avr. 2021

Critique lue 181 fois

3 j'aime

BellePomme

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