Manga au cœur creux, qui trouera le vôtre. On est trahi que par ceux qu'on aime.

Vous pouvez vérifier en checkant les autres critiques de ce manga tout le monde est globalement d'accord : Bleach avait un super potentiel, commençait très bien et aurait pu être fabuleux, mais c'est un MONSTRUEUX GACHIS. Du sabotage presque. C'est le manga qui m'a le plus déçue car j'étais une lectrices (fan) des toutes premières années de parution, où le style des premiers tomes était très plaisant et glauque/mystérieux comme il fallait. Mais non il a fallu que Kubo vende son âme à je ne sais quel démon d'orgueil, et ainsi ce qu'il gagne progressivement en graphisme il le perd précisément proportionnellement en intérêt scénaristique. Et on en est là. Un manga toujours pas terminé, qui tourne autour du pot depuis des années, qui résout une énigme en en posant 20. Je pense que Kubo a été surpris par le succès de son oeuvre, et qu'il s'est fait bouffé par les responsabilités et ses lauriers. C'est mauvais.
Bleach est également crédité comme Nekketsu mais il n'a rien d'un nekketsu : Ichigo est une larve avec des problèmes de communication, qui se sent toujours incapable de faire face à ses problèmes et qui fait ses yeux de biche larmoyant quand il se rend compte qu'il est faible. C'est tellement le contraire du nekketsu qui veut dire "sang bouillonant" (ex naruto, one piece, fairy tail, hunter x hunter) : ici le héros n'a pas de quête, il n'a pas l'air d'éprouver de réelle amitié pour ceux qui pensent être ses amis et ne sauve ses demoiselles en détresse de manière stoïque que par devoir et culpabilité. A aucun moment je ne suis parvenue à m'identifier à lui alors que c'est le personnage principal. On a un héros qui combat des fantômes au cœur rongé par la douleur, mais qui semble lui-même avoir un trou au fond du cœur, c'est sympa comme image pour les jeunes. Dans les faits Ichigo est exactement ce que son double "maléfique" blanc dit de lui, c'est quand même inquiétant vis à vis de ce que l'auteur essaie de dire avec ça niveau psychanalyse. Enfin à la "fin" (bâclée) lors du gros plot twist on devine alors pourquoi ce caractère de dépressif chronique mais ça n'a pas eu le temps d'être confirmé/explicité vu que l'auteur a été jeté dehors par a maison d'édition.

Les personnages secondaires sont parfois plus intéressants et ont une histoire bien plus creusée. Et de manière totalement farfelue quasi tous les adjuvants d'Ichigo ont une quête ou un but particulier (ou un nindo pour reprendre la formule dans Naruto) alors que lui n'en a pas.

Mais qu'on ne se la cache pas, Bleach a une esthétique et sens de l'image absolument superbes (qui s'est largement améliorée depuis l'arrêt de l'anime d'ailleurs). Cependant c'est triste à dire mais il ne reste plus que ça, de belles planches des powers hyper esthétiques et du blabla puéril sans fin. Bleach est un manga qui se masturbe, qui nous lance des moyens d'affoler notre imagination (tous les bankai qu'on se plaît à espérer) pour au final ne pas pouvoir faire autre chose que nous décevoir, comme tout fantasme. Clairement l'auteur place la barre trop haute, il n'est pas lucide à propos de son oeuvre.

Bleach peut valoir le coup si vous arrêtez à la fin de l'arc du sauvetage de Rukia, mais au-delà vos dents vont commencer à grincer donc ce n'est pas la peine.