Adrian Veidt est un prodige intellectuel et physique qui a connu une ascension fulgurante en tant que self-made man de la finance. Traumatisé par la mort de sa compagne Miranda St John, terrassée par une overdose, il décida de revêtir un costume et un masque, prit le pseudonyme d’Ozymandias et nettoya les rues du crime organisé. (Contenu : Before Watchmen : Ozymandias #1-6)

Nouveau tome relié d’une mini-série issue de Before Watchmen. C’est au tour d’Ozymandias de poser ses valises. Len Wein au scénario, Jae Lee au dessin, déjà on part sur de bonnes bases !

Adrian Veidt est riche, Adrian Veidt est intelligent, Adrian Veidt est puissant, Adrian Veidt est sournois et Adrian Veidt est un poil narcissique. Sans trop s’avancer, on peut même dire qu’Adrian Veidt est un génie comme nous en avons rarement vu ! Comme un joueur d’échec, il planifie tout avec un temps d’avance et en prévision de ce que pourrait faire son opposant. Avec un deuxième prénom comme Alexander, en hommage à Alexandre le Grand, Adrian n’a qu’une ambition, marquer encore davantage le monde que ce dernier !
Cette ambition, n’était nullement associée au rôle de super-héros ! Rôle qui ne lui avait jamais traversé l’esprit. On s’en rend compte durant le premier chapitre, où sa jeunesse et son ascension au sommet nous sont relatées. Une ascension qu’il décide ne devoir qu’à lui et uniquement de son fait, allant jusqu’à tout abandonner, la richesse de ses parents, tout, afin de se construire lui-même.
Il y aura fallut la mort de Miranda St John, chère au cœur d’Adrian, pour que le super-héros apparaisse. C’est en effet pour « venger » la mort de son amie qu’il va prendre le costume, le masque et le pseudonyme d’Ozymandias le roi des rois ! Très vite, il va se découvrir un plaisir certain pour ses actions de super-héros. Tout cela va très vite le griser.

Mais cette soudaine passion pour l’héroïsme va s’effacer peu à peu, pour ne laisser place qu’à une seule obsession: le Docteur Manhattan ! Adrian Veidt n’a aucun confiance dans cet être surpuissant, et pire, il est persuadé que ce dernier est une menace gigantesque pour les Etats-Unis. Pour le monde tout entier !

On peut dire ce que l’on veut sur Adrian Veidt, ne pas l’aimer, ne pas cautionner sa façon d’agir, le trouver hautain, bref, tout ce que l’on veut, mais on ne peut lui retirer le fait qu’il œuvre toujours dans l’intérêt du plus grand nombre. Et dans cette quête de réussite pour sauver le monde, il ne s’interdit aucune méthode, aucune action. Manipulations, meurtres ! On comprend d’ailleurs un peu mieux le pourquoi du meurtre du Comédien. Lors d’une petite scène amusante, où Adrian Veidt réalise qu’un simple grain de sable peut enrayer une machine de grande précision, qu’un simple moment où l’on regarde par le hublot d’un avion peut mettre à mal tout son plan. Len Wein, pense à tout dans son scénario.

C’est là que l’on se rend compte que le travail de Len Wein est absolument génial. Qu’il est dans le juste. Il a parfaitement compris l’essence même d’Adrian Veidt et son travail sur le personnage est dans la droite lignée de ce que nous pouvions voir dans Watchmen. Il donne de la crédibilité à ce Before Watchmen, en faisant de son titre un préquel à l’œuvre culte d’Alan Moore. Notamment grâce aux trois derniers chapitres qui sont de parfaites explications sur ce que nous voyons dans Watchmen. Len Wein est, je pense, le seul auteur sur Before Watchmen a vraiment réussir son job. Ozymandias est le seul titre, à mes yeux, qui approfondisse Watchmen. Rien de nouveau, rien de surprenant de la part de Len Wein. Nous savions déjà presque tout ce qu’il nous raconte, du moins le devinions. Il ne fait qu’approfondir les choses, mettre en lumière les actions d’Adrian Veidt.

Comment parler d’Ozymandias sans aborder les dessins de Jae Lee ? Des dessins absolument géniaux ! L’artiste s’approche, à chacun de ses boulots, toujours un peu plus du roman graphique. Il offre beaucoup de personnages statiques. Cela peut être gênant sur certaines séries, mais colle parfaitement avec Ozymandias. À chaque apparition d’Adrian Veidt, on a l’impression de le voir sur un piédestal, le torse bombé, la tête fière, le charisme nous écrasant, sa grandeur nous éblouissant, nous et les autres personnages l’entourant. D’ailleurs, Jae Lee utilise également un merveilleux travail sur les ombres pour mettre encore davantage Adrian Veidt en avant. La couleur entourant le personnage et son aura, allant en opposition avec le noir de sombres.
Mise en page originale et artistique mais assez répétitive sur le long terme. De belles pages au style graphique avec des cases arrondies, comme un effet loupe que l’on pointerait sur un détail pour le mettre en surbrillance, effet allant merveilleusement bien avec l’impression de statisme provoquée par le style de Jae Lee. Un rendu final jouissif pour les yeux, avec des hommes charismatiques, des femmes d’une rare sensualité, tous avec leurs petits défauts physiques qui les rendent presque concrets. L’ambiance et les décors sont bluffant. La mise en page subtile et tellement brillante !

Bref, Ozymandias fut une très, très bonne lecture. Quel plaisir de suivre tout le processus de création d’Ozymandias et de son plan dans la tête d’Adrian Veidt. Alors qu’il était le personnage qui me sortait par les yeux dans Watchmen, voilà qu’il devient celui qui me fascine le plus dans Before Watchmen. Chemin inverse à Rorschach en somme. Jae Lee nous offre des planches artistiques qui nous en mettent plein les yeux pour atteindre le niveau du travail de Len Wein au scénario. C’est beau, c’est bon, c’est tellement bien écrit. Ozymandias est le préquel de Watchmen, la réflexion et le cheminement d’Adrian Veidt prend tout son sens. Lorsque vous tourner la dernière page d’Ozymandias vous tomber sur la première de Watchmen, et ainsi le plaisir continu.
Romain_Bouvet
8
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le 11 avr. 2014

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Romain Bouvet

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