Mature et terrifiant, le Sphinx n'est pas à prendre à la légère

One Bad Day, c’est le concept éditorial intéressant, dans lequel DC propose à des artistes de renom de nous plonger dans une journée qui a changé la vie des plus grands criminels de Gotham City. Tout cela n’est pas sans rappeler le cultissime Killing Joke d’Alan Moore. Il y a cependant une différence, ces récits complets d’une soixantaine de pages ne sont absolument pas canon. Le premier méchant mis à l’honneur, par Tom King, est le Sphinx, personnage ô combien particulier dans l’univers de Batman.


Un homme vient d’être tué en plein jour. Et son cadavre porte la marque du Sphinx. Mais les raisons du crime sont loin d’être évidentes… Et si le modus operandi du criminel implique d’ordinaire de nombreuses énigmes pour retracer sa piste, cette fois les règles du jeu ont changé, car il semble n’avoir semé aucun indice… Batman devra mettre tout son talent de détective au service de ce nouveau jeu de piste pour comprendre les véritables motivations du meurtrier.

Batman – One Bad Day : Le Sphinx, ou l’immersion dans l’esprit du plus retors des criminels de Gotham. Tom King (Batman, Rorschach) retrouve ici Mitch Gerads, son illustrateur sur Strange Adventures, Mister Miracle et Sheriff of Babylon, pour explorer le passé d’un certain Edward Tierney, plus connu sous le nom d’E. Nigma. Digne héritier du Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland, auquel le concept One Bad Day rend hommage, ce récit complet illustre l’idée qu’une mauvaise journée suffit parfois à faire basculer un homme dans la folie.


Un nouveau meurtre à Gotham. Une personne lambda, sans histoire, sans problème. Vous me direz, il y en a beaucoup. Et pourtant, Batman s’intéresse à ce meurtre ! Pourtant, on connaît le coupable, le Sphinx, il a même été filmé. Mais alors pourquoi cette enquête ? Pourquoi Batman est-il sur le coup ?


Tout simplement car il n’y a pas d’énigme, pas d’explication ! Et lors des interrogatoires, Nigma se montre particulièrement incisif et violent dans ses paroles. Que se passe-t-il avec l’adversaire le plus intelligent de l’univers du Chevalier Noir ?


Pour le découvrir, Tom King nous plonge dans un passé inédit pour le jeune Edward Tierney. Jeune garçon surdoué, intelligent au-delà de l’imaginable pour son âge, un père dur, violent et bien plus ambitieux que de raison, une mère absente et dénigrée, rabaissée en parole et un professeur qui s’amuse à ponctuer ses contrôles d’énigmes auxquelles le jeune Edward est complètement démuni ! Pourtant ces énigmes comptent dans les notes.


Peu à peu, ces flashbacks dans le passé nous montre la destruction progressive et implacable d’Edward Tierney. Une destruction qui donne lieu à la naissance d’Edward Nigma ! Surtout, on comprend rapidement que récit nous propose deux énigmes particulièrement importantes, je dirais même primordiales pour le Sphinx. La première et la dernière.


La seconde découlant de la première. Tout d’abord, l’énigme sur l’identité de sa mère. Si le lecteur ne le découvrira pas, Edward débouchera sur sa dernière énigme et son basculement après cette rencontre. Que se passe-t-il si le Sphinx décide de ne plus jouer avec Batman ? Et la réponse à cette ultime interrogation fait froid dans le dos ! C’est notre justicier qui voit sa vie basculer de façon terrible. Puisqu’avec cette dernière énigme Nigma décide de franchir la ligne infranchissable et nous montre la terreur qui peut découler de sa puissance intellectuelle sans barrière.


Graphiquement, Mitch Gerads, fidèle de Tom King nous offre des planches incroyables nous plongeant à merveille dans la vie intime de nos personnages, et plus particulièrement dans celle de Sphinx. On ne peut qu’être empathique pour le petit Edward Tierney et terrifié par Edward Nigma. C’est superbe.


Bref, ce premier One Bad Day, dédié au Sphinx, est un petit bijou. Récit mature et terrifiant qui nous montre que le Sphinx est un méchant sous-estimé et capable de glacer le sang de Batman. Les énigmes du Sphinx cessent, le génie ne veux plus jouer et cela va changer la vie de nos personnages à jamais !

Romain_Bouvet
8
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le 15 janv. 2024

Critique lue 34 fois

Romain Bouvet

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