Je vois vraiment pas ce que les gens trouvent de mal à ce manga...

Au contraire, il a carrément fait évoluer ma conception de ce que doit être un combat dans un manga. A tel point que je me fait presque chier devant tout le reste désormais, y compris Jojo's bizarres adventures, dont j'étais un fanboy jusqu'alors.

C'est sur que si on s'arrête au fait qu'il y a un homme préhistorique de 190 millions d'années qui se tapait avec des dinosaures, ça a l'air stupide. Mais c'est passer outre le tour de force de décrire avec autant de précision ce qu'il pense de l'ère moderne alors qu'il ne sait même pas parler et le fait que l'auteur arrive à lier ça aux arts martiaux.

Par exemple, Baki explique que certains arts martiaux viennent directement des animaux, puis imite des dinosaures tellement bien que les autres persos ont l'impression de les voir en vrai, y compris l'homme préhistorique, et lorsqu'il reprend sa pose de combat de base, l'homme préhistorique seul cette fois, qui ne connaît pas Baki, contrairement aux autres, le voit comme un monstre, une fusion de tous les dinosaures qu'il a imité, et a peur de lui, ce qui l'empêche d'attaquer, et alors, quand on se dit que Baki va en profiter pour le défoncer, il n'en fait rien, et on a un autre perso qui explique que les arts martiaux ne réussissent jamais aussi bien que quand le conflit est évité.
Est-ce que c'est pas incroyable comme idée ?

Musashi Miyamoto, un samourai légendaire du japon est ramené en mode frankenstein à l'ère moderne et pète la gueule de tous les persos un par un, ça a l'air nanar pas vrai ?
Sauf que si Musashi est l'antagoniste, c'est pas parce qu'il affronte les gentils et les défonce ou est un zombie, c'est parce que comme il est revenu de 400 ans en arrière, il fait et dit des trucs qui sont impardonnables aujourd'hui. Et ne comprend pas où est le mal dans ce qu'il fait même quand on lui explique, et on a l'impression que chacun de ses combats avec les héros se finit sur le fil du rasoir comme si c'était lui le vrai protagoniste de l'histoire. Et on comprend alors à chaque fois un peu plus ce qui l'a fait devenir une légende.
Est-ce que c'est pas hyper original comme antagoniste ?
En plus c'est sans compter la fidélité incroyable qu'à l'auteur avec le caractère au mélange de philosophie et mégalomanie qu'on a connu de musashi miyamoto par la postérité.

Récemment, l'auteur a réussi à écrire un tournoi entre son cast principal et des sumos, dans lequel tous les sumos ont perdus et où c'était courru d'avance, sans que ce soit ennuyeux une seconde, ni qu'on ait l'impression que les sumos étaient faibles.

Et je n'ai même pas parlé de Yujiro, qui pourrait servir de deus ex machina à absolument tous les arcs pour vaincre les méchants car ça fait plus de 100 tomes qu'on sait que c'est le plus fort de tous, et que l'auteur arrive parfaitement à gérer sans que tu te demandes jamais pourquoi il est pas là.
Pour rappel, quand One-Punch Man le fait, ça donne un arc entier comme le super tournament, qui est chiant à crever et est clairement juste une excuse et rien d'autre pour justifier que Saitama est pas là quand les monstres attaquent la ville.

En plus c'est illustré du feu de dieu. Les dessins sont god tier à partir d'environ le tome 20 sur 140, car y a un truc très simple dans Baki que très peu de manga de baston maitrisent vraiment, qui est qu'absolument toutes les patates ont visuellement l'air d'être d'une puissance démesurée (Hanayama mon amour), là où d'habitude, la vraie force destructrice d'une attaque tient souvent de l'abstrait dans les nekketsu. ^^

Bref, lisez Baki, c'est dans le top du top de ce que peut proposer un manga de baston.