• Tu parles régulièrement d'endroits très éloignés d'ici. Tu as beaucoup voyagé ?

  • Plus loin que n'importe quel autre homme de ma race. J'ai vu toutes les villes des Hyboriens, des Shémites, des Stygiens et des Hyrkaniens. Je me suis aventuré dans des pays inconnus, j'ai été mercenaire, corsaire, kozak, vagabond, et général... J'ai été tout... sauf roi.

  • Un jour, peut-être ?

  • Roi, moi ? Plutôt crever... Il n'y a pas moins libre qu'un roi.



Le personnage de Conan le Cimmérien a été créé en 1932 par l'écrivain Robert E. Howard (1906-1936). Ses aventures se déploient en vingt et une histoires - vingt nouvelles et un roman - tout indépendantes les unes des autres. La présente collection Conan le Cimmérien propose aux meilleurs talents de la bande dessinée francophone de faire leur adaptation de ces textes fondateurs, selon le principe un ouvrage = une aventure complète = une vision = un auteur (ou une équipe d'auteurs).


Écrit par Mathieu Gabella et illustré par Anthony Jean, pour les éditions Glénat, cette troisième aventure du héros de Robert E. Howard nous plonge dans un récit bien moins verbeux et fourre tout de trop plein de choses que le tome précédent : « Le Colosse noir ». « Au-delà de la Rivière Noire », est une bande dessinée qui va droit à l'essentiel en articulant son histoire autour d'une invasion Picte dirigée par le puissant sorcier Zogar Sag, qui a réuni toutes les tribus en un seul clan afin de reconquérir leur territoire en éliminant les colons blancs protégés par le Fort Tuscelan dans lequel Conan a élu domicile. La revanche des Indiens contre les envahisseurs ! Une intrigue vengeresse avant tout centrée sur l'action et le côté bourrin du Cimmérien qui s'en donne à cœur joie, offrant un bon moment de lecture grâce à une multiplication de rebondissements captivants. Un périple durant lequel notre matière grise n'est pas beaucoup sollicitée mais qui se rattrape par son engagement à vouloir saisir son lecteur par une infiltration sous tension et une invasion sanglante. Un jeu de survie sous tension, appuyé par des actions percutantes où des membres volent dans tous les sens à travers des gerbes de sang. Des confrontations qui n'ont rien d'extraordinaire mais qui ont le mérite d'être nombreuses et barbares, avec un duel final sympathique entre Conan et le démon du sorcier Zogar Sag.


La localité de l'action offre un théâtre oppressif efficace avec une contrée sauvage paumée en plein milieu de la province de " Conajohara ", arborée par un graphisme d’une qualité non négligeable sur une colorisation obscure appréciable. Une jungle diabolique symbolisée par la rivière Noire, qui fait office de frontière entre la civilisation d'un côté avec les colons, et la barbarie de l'autre avec les Pictes. Une rivière maudite qu'aucun homme blanc n'a pu traverser de son vivant, jusqu'à ce que Conan s'en mêle. Un lieu idéal pour la pièce sanglante qui se joue dans ses pages, et qui favorise une atmosphère inquiétante appuyée par une sensation de danger constant avec la mort qui ne cesse de rôder autour des personnages. Conan est ici charismatique, servi par des traits rugueux qui lui vont bien. Une version brutale du Cimmérien, qui par le prisme d'un regard sincère sur la valeur humaine qu'accorde le guerrier à un homme vaillant, qu'il soit fort ou non, tel que le paysan Balthus, l'empêche de tomber dans une caricature grossière. Un Conan qui malgré son excès de violences se montre tempéré niveau sexualité, avec zéro femme nue à admirer dans des positions lascives, ou la moindre partie de jambes en l'air. Une première pour cette relecture par Glénat.



CONCLUSION :



Conan le Cimmérien, tome 3 : « Au-delà de la Rivière Noire », est un récit d'action servi sur un scénario basique mais agréable à lire pour son efficacité à saisir d'emblée de jeu le lecteur pour le plonger dans un enfer vert, où Conan va passer en mode barbare à travers des confrontations sanglantes. Un survival d'héroïc fantasy satisfaisant, auquel il manque un grain de folie supplémentaire pour être épique, au service d'une amitié masculine entre le Cimmérien et un paysan qui tenteront de prêter main-forte aux colons.


Net et sans bavure !




  • Je suis revenu à Vélitrium par la route... J'ai appris que tu avais aidé les colons. J'ai vu les autres combats... J'ai vu ton ami.

  • Balthus ?

  • Mort, avec un chien... et quatre Pictes. Une belle tuerie, là encore...

  • C'était un homme. Je bois à son ombre, et à celle du chien, qui ne connaissait aucune peur.


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le 12 avr. 2022

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