Ca y est! Voilà ENFIN ma dernière critique sur les albums d'Astérix. Il n'y a plus qu'à attendre le prochain qui va sortir cette année avant que j'en critique un autre.

Petite précision: j'attaque ici l'album dont l'adaptation en film d'animation est mon film Astérix préféré.

Mais ça n'est pas mon album préféré pour autant (ceux qui me suivent savent que ma préférence va à 'Astérix et le Chaudron).

Bonne lecture:)

Avec Astérix et Cléopâtre, c'est la première fois que nos deux gaulois préférés font un voyage en dehors de l'Empire Romain et, surtout, en dehors de l'Occident: ce qui laisse présager des découvertes plus déstabilisantes que dans les albums précédents.

Mais avant toute chose, un peu de contexte.

En 1963, le film Cléopâtre de Mankiewicz cartonne dans le monde entier. Goscinny et Uderzo ont, alors, l'idée de s'inspirer de cette oeuvre pour créer la sixième aventure de notre gaulois préféré; le film et l'univers d'Astérix se déroulant tous deux durant l'Antiquité.

Inspiration devienant totalement évidente lorsqu'on voit l'affiche du film avec Elizabeth Taylor dans le rôle-titre...

https://live.staticflickr.com/754/30762128024_963acdbb8d_b.jpg

...et la couverture de l'album Astérix et Cléopâtre

https://img.lapresse.ca/924x615/201312/27/790282-asterix-cleopatre-obelix.jpg

Encore de nos jours, cet album est le plus connu et l'aventure d'Astérix la plus populaire. Cela est probablement dû au fait qu'il en existe deux adaptations

-Film d'animation

(ma critique ici https://www.senscritique.com/film/asterix_et_cleopatre/critique/261619454)

-Film live

(ma critique ici https://www.senscritique.com/film/asterix_obelix_mission_cleopatre/critique/270181508 )

Cet album a été, pour les auteurs, l'un des plus durs à créer comme le dit, avec beaucoup d'humour, le préambule suivant étant bien plus qu'une hyperbole, juste avant la première page de l'histoire.

14 litres d'encre de Chine, 30 pinceaux, 62 crayons à mine grasse, 1 crayon à mine dure, 27 gommes à effacer, 38 kilos de papier, 16 rubans de machine à écrire, 2 machines à écrire, 67 litres de bière ont été nécessaires pour sa réalisation!

Revenons sur l'album. Astérix et Cléopâtre commence ainsi.

Suite à un pari d'ego entre César et la Reine Cléopâtre, l'incompétent architecte Numérobis se voit être contraint de faire construire un palais pour César en trois mois. Sachant que s'il échoue, il sera bon pour les crocodiles, Numérobis vient chercher l'aide de Panoramix en Gaule. Ce dernier décide de venir en Egypte accompagné d'Astérix et d'Obélix.

Alors que vaut cet album?

Et bien, il est évident que si beaucoup de gens aiment l'aventure Astérix et Cléopâtre, c'est parce qu'ils se souviennent davantage des adaptations de l'album éponyme que de l'album lui-même. Plus particulièrement des chansons du film d'animation inventées spécialement pour le long-métrage en question; chansons pas essentielles au scénario étant plus contemplatives qu'autre chose (la seule exception étant Le Pudding à l'arsenic https://www.youtube.com/watch?v=dn2vyORpuyw ).

(Plus de détails à ce sujet ici

https://youtu.be/LbLXGPGbx8g?t=73 )

En effet, l'album lui-même n'est pas aussi brillant qu'on le prétends. Certes, il y a eu un travail visuel honorable pour représenter les paysages égyptiens avec les pyramides, le Sphinx, les Obélisques (et quelques rébus hiéroglyphes parodiques)...

Il est également fait mention de la Bibliothèque d'Alexandrie et ses riches connaissances...

Cela pour évoquer implicitement un moment important de l'Histoire avec un grand H. En effet, la bibliothèque a brûlé dans un incendie à cause de Jules César lui-même. Durant des siècles, plusieurs tentatives vaines de reconstruire la bibliothèque avaient été faites; ce qui était encore le cas durant le vivant des deux auteurs. Ce ne fut qu'en 2002 qu'une nouvelle bibliothèque fut inaugurée. Et oui, "des siècles" n'était pas une hyperbole.

..., cependant n'est pas suffisant pour faire de Astérix et Cléopâtre un incontournable.

Les lieux et paysages ont beau être, pour la plupart, magnifiques, les personnages, eux, ne sont pas très bien dessinés. Certes, Cléopâtre a beau être volontairement dessinée avec un nez exagérément grand, le fait que le fait qu'Obélix et Panoramix semblent être à peine plus grands qu'Astérix n'est probablement pas volontaire.

Et ce n'est pas tout. L'Egypte visitée ressemble davantage à une carte postale qu'à un pays fidèlement représenté. De plus, à part Misenplis, le scribe intelligent de Numérobis parlant plusieurs langues, les égyptiens sont des méchants. Certes, ce sont des méchants assez charismatiques que l'on retient plus que les Centurions interchangeables.

Amonbofis est un architecte jaloux de ne pas avoir été choisi par Numérobis étant intelligent pour imaginer des plans fourbes de manière jouissivement vicieuse. Son sidekick Tournevis est un lâche assez rigolo. Cependant, le fait que ces méchants soient centraux et que (malgré la présence de César qui tente encore de nuire à nos héros préférés) les romains soient une menace de second plan contrairement à d'autres albums où ils étaient la menace principale, il y a de quoi être perplexe.

D'autant plus que, durant l'histoire, Astérix, Obélix et Panoramix apprennent à l'incompétent architecte Numérobis son métier (c'est pas moi qui le dis, c'est le personnage lui-même) et accélèrent la construction du palais en donnant à des ouvriers "simplets" de la Potion Magique laisse une impression de "Nous occidentaux, transmettons la bonne parole aux orientaux." faisant grincer les dents.

En ce qui concerne Cléopâtre elle-même, premier personnage féminin important et mémorable de l'univers d'Astérix, ben, c'est du toucher-couler.

Mauvais caractère mais joli nez. Très joli nez.

En effet, Cléopâtre alterne en permanence entre personnage sympathique étant bonne joueuse dans des paris, montre de la gratitude envers ceux qui lui rendent service au point de leur faire des beaux cadeaux...

...(de l'or pour Numérobis, des manuscrits précieux de la Bibliothèque d'Alexandrie pour Panoramix)...

...et personnage borné avec un gros ego au point de ne pas écouter les gens autour d'elle telle une petite fille capricieuse trop gâtée pensant toujours avoir raison et se donnant droit de vie ou de mort sur les autres.

Néanmoins, on peut lui reconnaître un GRAND mérite: être capable d'engueuler César et de le remettre à sa place quand il le mérite. Même Astérix ayant vanné César plusieurs fois ou s'est montré ferme envers lui n'aurait pas osé lui crier dessus et l'humilier comme un enfant ayant fait une bêtise devant ses légions.

Maintenant, parlons des héros eux-mêmes. Astérix, Obélix et Panoramix sont assez complémentaires. On en était pas encore au stade où Astérix était réfléchi et censé vu qu'il peut se montrer arrogant sans le vouloir bien qu'il s'excuse quand il a tort. En ce qui concerne Obélix, il est déjà le gr...heu...l'enveloppé tas de muscles pas très intelligent mais n'est pas encore le sensible à souhait qu'il fût par la suite dans les autres albums. Pour Panoramix, hélas, qui est assez bien en valeur dans cet album avec son savoir et sa sagesse au point d'être un protagoniste au même titre qu'Astérix et Obélix, il fût par la suite soit un mec en détresse, soit un personnage secondaire, parfois tertiaire, dans les autres aventures d'Astérix. C'est triste.

Mais étrangement, le meilleur personnage est Idéfix se montrant intelligent et utile au cours de l'histoire envers nos héros quand ils en ont urgemment besoin.

Malheureusement, malgré des qualités indéniables, Astérix et Cléopâtre a trop de défauts pour être considéré comme une aventure d'Astérix incontournable. De plus, ses adaptations ont largement surpassé l'album lui-même au point qu'elles sont bien plus mémorables que le support d'origine.

Cela va vous surprendre mais préférez les adaptations à l'album lui-même ces dernières l'ayant largement surpassé.

BlackBoomerang
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le 3 juil. 2023

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BlackBoomerang

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