Batman VS Superman: La naissance de l'Empire
Attention, assurez-vous aussi d'avoir lu la première partie et j’essaierais de spoiler au minimum le jeu dont j'ai terminé la partie histoire Musique...
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le 2 févr. 2015
3 j'aime
6
Après un premier tome moyennement convainquant, cette suite poursuit dans la même direction et peine à proposer une histoire consistante.
L'ensemble tourne d'abord autour des retrouvailles entre Lex Luthor et Superman, le premier n'étant pas un ennemi du kryptoniten dans l'univers dans lequel se déroule "Injustice". Lex Luthor, un cerveau au service de Superman, qui ne jouera pas un très grand rôle dans ce tome. Oh bien sûr il est présent mais son influence sur le reste de l'histoire reste très limitée, à la création de pillules permettant de doter des êtres humains de super-pouvoirs, pour en faire des super-flics. Une idée qui a elle seule résume bien la principal faiblesse de ce tome et de toute la série par extension : la majorité des idées développés sont assez simplistes et superficielles et Injustice passe à côté de son sujet.
La dérive totalitaire de Superman est constamment justifiée par la folie qui résulte de la perte de sa femme et de son fils à naître, une excuse qui sert à justifier tout et n'importe quoi, qui empêche la série de développer un discours philosophique sur l'excès sécuritaire, d'opposer deux visions du monde et qui rend surtout Superman très antipathique, empêchant la moindre empathie pour le personnage. Ainsi, la série se permet de nombreuses incohérences, montre Superman tuer un de ses coéquipiers juste parce qu'il s'oppose à lui ou parce que l'un de ses coups a blessé l'un de ses parents par ricochet. Et personne ne s'en formalise... ou si peu : les autres super-héros alliés du kryptonitens ne questionnent jamais ses actes, le suivant aveuglément et les parents de Klark restent bien passifs.
De la même façon, on s'étonne que l'équipe de Batman comporte aussi peu de poids lourds, ce qui rend l'affrontement déséquilibré et réduit son impact. On se questionne aussi sur la présence de certains personnage dans un camp qui n'est pas le leur, tel Damian Wayne avec Superman : ses motivations pour trahir son père sont à peine expliquées et son comportement aussi incohérent que le reste, la mort accidentelle de Nightwing dans le tome précèdent ne semble même pas avoir ému Batman et le comportement du fiston envers Alfred reste tout aussi questionnable. Taylor écrit des personnages sans nuances, à la psychologie grossièrement résumée (Damian est un jeune sociopathe qui ne sait pas se contrôler, en gros) et oublie des pans entiers d'événements passés : comment ne pas s'étonner de voir Batman aussi démuni et ne pas avoir de plan pour neutraliser son ancien collègue. C'est non seulement inimaginable quand on sait que lors d'Omac Project et Identity Crisis, il avait été révélé que Bruce avait conçu un satellite pour espionner ses camarades et possédait des fichiers complets sur les forces et les faibleso de ceux-ci. Alors d'accord, entre temps, le reboot des New 52 est venu simplifier tour ça et saloper l'univers DC mais ça ne suffit pas à tout justifier.
De la même façon, Wonder Woman s'est transformée en fourbe manipulatrice haïssant l'humanité, manipulant la colère et la peine de Superman à des fins personnelles dont on peine à comprendre les finalités.
Ce tome se permet une petite parenthèse avec le premier annual mettant en scène Lobo et Harley Quinn, deux personnages qui ne servent pas à grand chose si ce n'est à apporter un peu de fantaisie et d'humour dans une intrigue assez sérieuse. Sauf que Harley n'est qu'un gimmick comique et que Lobo est un personnage singulier, trop singulier pour être utiliser en dilettante et qu'il n'a jamais été soluble dans l'univers DC classique. Tout ça tourne à vide et laisse une impression de remplissage plus gênante qu'autre chose.
Le tome se termine comme il a commencé, sur des rebondissements forcés et du grand n'importe quoi, avec un Alfred dopé aux super-pouvoirs artificiels qui met une raclée à Superman pour sauver son fils spirituel blessé et une guerre ouvertement déclarée entre les deux parties.
Les dessins sont toujours l'un des autres gros point faible du comics : ils sont non seulement inégal mais très différents d'une page à l'autre et souvent assez médiocre. Trahissant sa nature un peu trop mercantile, DC n'a pas jugé bon de choisir des dessinateurs potables sur le projet.
Peut être que maintenant que la série entre dans le vif du sujet, Tom Taylor aura moins besoin de développer un propos un minimum réfléchi, ce qui ne changera rien au fait qu'il reste un mauvais auteur et que Injustice est un mauvais comics.
Créée
le 8 déc. 2021
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