Alma
6.4
Alma

Manga de Mito Shinji (2019)

Alma est un manga écrit et dessiné par Mito Shinji. C'est un Seinen édité par la Sheisha dans le Young Jump hebdomadairement. Sorti en 2019, 4 tomes sont sortis au Japon et deux pour le moment en France.


Dans un univers post-apocalyptique, l'être humain semble avoir disparu. Ray, un adolescent, passe ses journées à essayer de chercher des survivants, tout en retranscrivant une carte du monde tel qu'il le voit. Il vit avec Trice, une amie. Mais un jour, un robot apparaît et tente de les tuer, révélant au passage un secret de Trice.


Le synopsis a tout pour plaire. Un monde post-apocalyptique, des mystères, un futur dystopique, et d'ailleurs une couverture de manga franchement sympa. Étant un grand fan de SF, j'ai plongé dedans la tête la première. De quoi se régaler ! Mais bon, voilà, il y a juste à regarder la note que j'ai mise pour comprendre que le manga est un piège.


L'arnaque, on la sent dès la première page. On la sent dans les graphismes. Déjà parce que les dessins font beaucoup trop Shônen pour un Seinen, mais surtout parce qu'ils ont une ressemblance frappante avec ceux de Chainsaw Man (manga que je déteste). On ne peut nier la qualité au niveau du détail graphique, mais par contre, si on parle de l'agencement des cases... c'est autre chose.
Dans Chainsaw Man, les dessins sont horribles car ils sont beaucoup trop rigides et la perception du mouvement ne se fait pas ressentir. Dans Alma, bon ce n'est pas "vraiment" le cas, mais on se retrouve à la place avec des plans et des prises de vues incompréhensibles. Chaque action est représentée de la pire manière qui soit, certains plans assez atypiques détruisent la fluidité des combats, et l'agencement des cases ne mène à rien. Au final les actions deviennent très dures à comprendre car il nous faut à chaque case analyser qui est qui, qui fait quoi et pourquoi, ce qui brise totalement le rythme. Et vous l'aurez compris, ce n'est pas un BLAME!.
Heureusement, les graphismes s'améliorent rapidement pour tendre vers un cadre plus Seinen.


Un manga, comme toute œuvre, c'est quelque chose de construit, de réfléchi, la plupart du temps logique et réaliste. Quelquefois il arrive que certaines histoires brisent légèrement les règles, mais ça ne reste que superficiel. Chaque oeuvre passe une sorte de contrat avec le lecteur qui permet aux deux de se comprendre et de se faire confiance. Et on remarque assez souvent lors des histoires compliquées que ce contrat n'est pas forcément toujours présent, car il n'est pas toujours aisé de suivre un scénario compliqué.
Dans Alma, y'a pas de contrat. Ni au début, ni au milieu, ni à la fin. Tout simplement car il est IM-PO-SSIBLE de comprendre les événements dans leur globalité. L'univers instaure des règles, mais ne les respecte pas ce qui fait qu'on est rapidement perdu dans l'histoire. Ça ne se répète pas une ou deux fois, nan, mais un nombre incalculable de fois (pour 2 tomes de lus, ça fait beaucoup quand même).


Un exemple tout con : premier chapitre, un robot dit un truc du genre "gloire aux humains !", ce qui implique et sous-entend qu'il ne reste que peu d'humains sur Terre. Hors ce n'est pas le cas. Le manga nous met dans le tête que les robots louent les humains, et on apprend quelques chapitres plus tard que ce sont au contraire les robots qui en veulent aux humains. Problème nan ?
Et puis chapitre 16, on apprend finalement que ces robots du ciel sont en fait des "âmes" humaines dans des robots. Alors pourquoi louent ils les humains ?
Je pourrais continuer avec Lukyana exilée parce qu'elle a trouvé Zero, la réaction des autres face à Zero, les dialogues sur les chances de l'humanité face aux machines contradictoire, et plein d'autres choses. Mais vous avez compris.


On se retrouve finalement avec un Chainsaw man-bis qui possède à quelques détails près les mêmes tares - et presque la même histoire - que ce pseudo-manga ultra violent qui se veut ultra mature.


Bon, le niveau de la compréhension de l'œuvre, après les graphismes et l'univers, s'étend même sur les personnages. Parce que Ray... Ray, c'est un cas quand même. Sa personnalité est tellement incompréhensible qu'on a l'impression que c'est un mélange de plusieurs personnages. D'abord il a l'air d'être plutôt calme et timide, finalement il a l'air violent et juste, puis très joyeux et enfantin... tout ça sans aucune raison. Comment s'identifier à ce personnage, bah c'est simple, c'est impossible.


Au passage, l'auteur m'a tout l'air d'être un gros nationaliste quand on voit l'importance du Japon dans l'œuvre, ou alors son importance pour un des personnages. Le "I love Japan", il met pas très bien ^^


Je vais finir en parlant du début. L'arnaque, dès la première page on la sent à travers les graphismes, mais aussi par Lambda, qui nous est présenté comme un animal de compagnie. Rien que la première page est malaisante ; Lambda est chiant, Ray n'est pas attachant, et finalement on a l'impression que l'auteur essaye de forcer à nous faire comprendre que les personnes sont dans le futur à travers des dialogues et des cases inutiles.
Et puis bon. Le premier chapitre présente Ray et Trice, mais BEAUCOUP TROP RAPIDEMENT. Le temps de dix pages on aura vu Trice (j'ai compté) avant que le robot n'apparaisse et qu'il se passe vous-savez-quoi (le manga ne semble pas très enclin à présenter dans son synopsis les événements ultérieurs à la 20ème page, donc ne spoilons pas). Et donc voilà, ça lance l'intrigue, mais les motivations du personnage - qu'on retrouve également plus tard - bah putain ce que c'est dur à digérer. Et à comprendre également.


Pour être un peu plus clair, Trice meurt mais comme on ne la découvre qu'une quinzaine de pages avant (dont dix qui ont servi à son développement), impossible, mais IMPOSSIBLE de ne faire bouger ne serait-ce qu'un cil tellement ON S'EN FOUT ! Pour sa mort, j'aurais éprouvé la même chose que pour celle de n'importe quel figurant inutile qu'on retrouve dans une œuvre.
Et donc, comment comprendre le personnage lorsqu'on ne comprend pas sa tristesse ? Bonne question, bonne question...


Bon, bah la conclusion c'est que le manga est extrêmement maladroit. Je ne vais pas dire que je n'ai rien compris comme les événements sont dans leur globalité facilement appréhendable, mais que rien n'aide à comprendre l'histoire. Les personnages ? Leurs réactions sont étranges. Les graphismes ? Ils brisent le rythme des combats. Donc au final, le manga n'est pas imposant et je risque de l'oublier d'ici un ou deux mois.

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le 25 juin 2021

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