Titre qui m’était totalement inconnu, mais alors que j’avais champs libre pour proposer des comics pour mon anniversaire, je suis tombé sur la couverture d’Ange ou Démon ? Et j’ai fait un arrêt sur image sur la couverture. Michael Turner inside ! J’aime beaucoup ce que faisait Turner, et j’ai été un poil déçu en ne voyant qu’il n’était crédité qu’au scénario. Pas au dessin, même si nous avons le droit à ses magnifiques couvertures.

Tous les jours, nous devons sans cesse faire des choix. Aller à droite ou a gauche… S’arrêter ou continuer… Aimer ou haïr… Oui ou non ? Chacune de nos décisions à un impact sur notre existence. Mais, au fait, qui nous aide à les prendre ? Est-ce cette petite voix qui nous chuchote à l’oreille, et nous pousse dans la bonne ou la mauvaise direction ?
Et si ces choix affectaient bien plus que nos propres vies et mettaient en jeu le destin de l’univers ? Théo est un ado comme les autres. Ou presque, surtout lorsqu’il découvre que ces voix sont celles de ses anges gardiens et démons intérieurs… et qu’ils sont bien réels.
Et c’est là que les ennuis commencent…

Nous commençons d’emblée en découvrant Elysia et Néfario, les deux régions, diamétralement opposées de Perspecta. A Elysia se trouvent nos anges gardiens, et à Néfario nos démons intérieurs. Et si les habitants d’Elysia détestent ceux de Néfario, et inversement, ils sont obligés de travailler conjointement, en binôme, dans les têtes de chaque être humain, afin de nous guider, et nous aider à faire les bons choix.
Et dès les dessins tout oppose les habitants de ces deux régions. Les habitants d’Elysia, comme Ange, notre ange gardien héroïne de cette histoire, ressemble à un ange justement, blonde, la peau blanche, de grands yeux bleus, lumineuse et pure, alors que son collègue Dev est gras, monstrueux, des yeux espiègles, des cornes partout sur le visage, une fourrure sombre, un vrai monstre.
Ces deux personnages sont tout simplement beaux, réussis. Ce qui est d’ailleurs le cas de tous les personnages dessinés par Micah Gunnell ! Tous ont leur propre identité graphique ! Les monstres sont tous si variés. Les habitants d’Elysia font penser aux dieux grecs, les humains ont tous leurs codes vestimentaires, leurs coupes de cheveux qui font qu’ils se démarquent. La palme allant à la caliente Ember Silva et sa chevelure de feu. Les décors sont simplistes, hormis sur Perspecta. Il faut dire que sur Terre, les cases sont vite remplies avec Théo et ses deux consciences. Le style de Gunnell est rafraichissant, une bonne bouffée d’air frais, les scènes sont dynamiques, le tout très coloré. Le style rappelle un peu ce que l’on peu voir dans des bandes dessinées pour ado, avec de beaux personnages avec de grands yeux dans une mise en page déstructurée.

Habitants d’Elysia et de Néfario travaillent donc, contraints, main dans la main pour le bien être de chacun d’entre nous. Et cela se passe toujours pour le mieux, sauf dans de rares cas, comme ici avec Théo. Ange et Dev ont tellement de mal à s’accorder sur les décisions à faire prendre à Théo, qu’ils ne cessent de disputer, au point que Théo finit par les entendre, les comprendre et les connaître ! Cela n’est pas normal et le phénomène va s’amplifier, au point que les deux consciences vont même réussir, chacun leur tour, à prendre, temporairement, le contrôle du corps de leur hôte. Jusqu’au moment ou l’un d’eux va même réussir à se matérialiser dans notre monde !

Les ennuis pour Théo et quelques un de ses camarades, dont la sublime et tant convoitée Kiori, vont alors commencer, ils vont en effet se retrouver transporté à Perspecta ! La destiné de Théo devant le mener à sauver pas moins de deux mondes !

Lecture très plaisante, on est toujours à fond dedans. Soit en suivant les disputes hilarantes d’Ange et Dev, soit en découvrant comment se répercute sur le quotidien du pauvre Théo, marionnettes au milieu de ces disputes, soit en découvrant les choses sinistres qui se préparent sur Perspecta. Les personnages, qui nous sont déjà fort sympathiques rien que par leurs graphismes, le sont aussi dans leur personnalité tellement bien travaillées et mises en avant par Michael Turner et Frank Mastromauro. On s’attache vite à ces personnages, surtout à Ange et Dev.

Mais si ces habitants de Perspecta sont plaisants, on est également en droit de se demander s’ils laissent un part de libre arbitre à leurs hôtes humains. Car lorsque Théo se retrouve sans Dev et sans Ange, c’est la première question qu’il se pose ! Si la menace qu’encours nos mondes à cause d’Ember Silva et de sa boîte magique est sympa, j’aimerais vraiment que Frank Mastromauro (Michael Turner nous ayant quitté trop tôt) travaille sur ce point.

Bref, une lecture rafraîchissante avec des personnages attachants aux forts potentiels, une idée de base simple mais originale et magnifiquement bien travaillée, des dessins qui nous font nous immerger dans l’histoire. Une belle petite découverte, un scénario sans prise de tête qui permet de passer un très bon moment de lecture.
Romain_Bouvet
7
Écrit par

Créée

le 8 févr. 2014

Critique lue 157 fois

1 j'aime

Romain Bouvet

Écrit par

Critique lue 157 fois

1

Du même critique

Le Deuil de la famille - Batman, tome 3
Romain_Bouvet
3

Un Joker qui n'en a que le nom, un Batman qui n'en est pas un...

À peine remis de son éprouvant combat contre la Cour des Hiboux, Batman voit revenir son pire cauchemar, le plus terrible de ses adversaires : le Joker ! Et cette fois-ci le Clown Prince du Crime est...

le 14 févr. 2014

17 j'aime

4

Batman : Silence
Romain_Bouvet
4

Trop d’étalages!

Batman Silence ! Le run de 12 numéros du duo Jeph Loeb et Jim Lee, ou comment essayer de faire intervenir le plus de personnages possibles en un court laps de temps. C’est la première chose que l’on...

le 13 déc. 2013

17 j'aime

5