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The Forever Gate - Fantastic Four (2018), tome 7 par arnonaud

On est ainsi déjà au 7e tome des Fantastic Four de Dan Slott. Et ça fait quand même toujours plaisir de se replonger dans les aventures des 4F, surtout quand c'est illustré par un R.B. Silva au top niveau, et auquel Dan Slott donne des choses assez spectaculaires à dessiner, et colorisé par un Jesus Arbutov très en forme lui aussi.


J'espérais que la malédiction des changements intempestifs de dessinateurs et coloristes s'arrête enfin avec ce tome et l'arrivée de Silva... Hélas on a quand même un numéro de l'arc ou Zé Carlos et Juanan Ramirez doivent venir en renfort, et avec surtout Chris O'Halloran qui vient remplacer à la colo avec un style complètement différent d'Arbutov. C'est moins catastrophique que l'arc Point of Origin où le chaos était total et la constance absente, mais c'est toujours dommage.


Le changement de dessinateur pour l'arc en deux numéros tie-in à King in Black à la fin du tome est moins gênant, surtout qu'on conserve Aburtov à la colo. Sur ce mini arc, Zé Carlos s'en sort plutôt bien avec un style classique mais efficace, toutefois on est quand même bien content de savoir que R.B. Silva revient pour l'arc suivant. Il élève la série à un tout autre niveau, lui donnant vraiment une tonalité de blockbuster. Son découpage très horizontal donne rapidement un côté cinématographique, ses dessins sont bourrés de détails, il sait poser des atmosphères et en plus il soigne vraiment l'expressivité de ses persos, qui sonne souvent très juste. C'est vraiment top, c'est vraiment le type de dessinateur qu'il fallait pour la série pour pas qu'elle paraisse trop old-school.


En plus, je crois que c'est R.B. Silva qui a fait les designs des nouveaux costumes de l'équipe qu'on découvre dans ce tome, et ils sont très réussis. En particulier pour Valeria, en outre R.B. a retravailler le design du perso pour qu'elle ait enfin clairement une tête bien différente de sa mère, avec sa propre coupe de cheveux et une paire de lunette de protection sur la tête ou autour du cou qui colle bien à son côté super intelligente.


Côté scénar', Dan Slott commence très fort avec les numéros #25 et #26 qui sont assez fous, lançant pleins d'intrigues à la fois, bouleversant complètement certains protagonistes et ramenant de nouveaux persos secondaires, c'est vraiment très dense. Certains choix du scénariste ne plairont pas à tout le monde, mais globalement ces numéros, bien aidés par la partie graphique de haute volée, sont certainement les meilleurs qu'ait écrit Slott depuis le début de son run. Et le numéro #25 lance plutôt bien la thématique du tome qui semble être de placer les 4F face à des adversaires surpuissant de niveau divin ou quasi-divin, puisqu'on arrive quand même à en enchaîner 3 en l'espace d'un seul tome, ce qui est assez fou (et il n'y a pas Galactus parmi eux). On frise même la saturation.


Mais bon, ça permet d'avoir des enjeux, ce qui est chouette. Et honnêtement, j'adore les confrontations super-héroïques désespérées. C'est ce que j'aime dans les X-Men de Claremont. Donc c'est très chouette de voir les 4F essayer de faire face à des vilains beaucoup trop puissants et face auxquels ils sont quasiment démunis, notamment Griever, la vilaine principale de l'arc, qui fait son retour après son apparition dans le premier tome.


Un retour bienvenue parce que Pichelli lui avait vraiment offert un super design. Après le problème, c'est que Slott a beaucoup de mal à l'écrire correctement. C'est censée être une entité type Death/Order/Chaos/The Living Tribunal/etc. mais on a du mal à le ressentir puisqu'elle n'est pas du tout assez froide, monolithique et détachée. Ou sinon, il faudrait profiter de son design un peu extravagant pour en faire une vilaine un peu cool, ironique et sadique, mais c'est pas le cas non plus. A la place on a une vilaine assez basique, qui n'est pas déplaisante non plus, notamment parce que sa surpuissance représente un challenge intéressant, mais c'est pas aussi chouette qu'on aurait pu le penser.


J'ai aussi quelques réserves sur certaines péripéties qui auraient pu/auraient dû être beaucoup plus marquantes/traumatisantes pour les personnages et donner lieu à des passages intenses et poignants et qui sont ici un peu sous-vendus et ou les personnages passent rapidement à autre chose. Y a notamment un moyen d'arrêter Griever qui est vendu comme un genre de sacrifice mais Slott n'assume pas du tout, notamment en l'annulant à moitié les conséquences dès la fin de l'arc. Je suis pas fan non plus de la résolution de la confrontation, ou la solution trouvée aurait pu arriver bien plus tôt et Slott vend assez moyennement pourquoi nos héros n'y pense qu'à la fin.


Ceci dit, je met beaucoup de bémols mais en réalité cet arc est quand même super chouette à lire. J'ai vraiment enchaîné les numéros avec plaisir, et l'intensité de la confrontation faisait plaisir à voir. Et comme je l'ai déjà dit, c'était très beau, ce qui aide aussi.


Mais un des aspects que j'ai également bien aimé dans cet arc, c'est le retour de la Future Fondation après l'arrêt précipité de leur série régulière devenue mini-série (qui était pourtant plutôt sympathique malgré un dessinateur sur les premiers numéros pas très bien choisi). Hélas Slott se débarrasse très rapidement et un peu sèchement d'une majorité des personnages, mais il en garde quand même quelques uns dans le supporting cast, notamment Dragon Man et Bentley, ce qui fait plaisir. Surtout que le scénariste sait normalement y faire pour jongler avec un grand nombre de persos quand il veut (comme il avait pu le montrer sur Avengers: The Initiative, ou dans son run d'Iron Man).


Un petit mot sur l'arc tie-in à King in Black. Là ce n'est pas directement une confrontation avec un adversaire divin puisque Knull est hors-champ (mais tant mieux, puisqu'il faisait quand même un peu doublon après Griever qui représente l'entropie, la fin de toute chose), mais plutôt face à des persos qui se font posséder par des symbiotes. Ce qui est bien, c'est qu'il n'y a pas besoin d'avoir lu l'event (je ne l'ai pas lu) pour comprendre l'arc. Et l'autre bon côté, c'est que Slott arrive à utiliser ce tie-in pour faire avancer les choses, que ce soit la relation entre Sky et Johnny, pour révéler des aspects un peu plus sombres de Susan ou pour utiliser le prétexte de la possession symbiotique pour faire dire aux personnage le mal qu'ils pensaient au fond d'eux des autres. Du coup, on arrive à avoir des choses quand même très intéressantes même si la résolution de tout ce qui est lié aux symbiotes est relégué à l'event principal.


Concernant l'écriture globale des personnages, Slott les tiens plutôt bien et arrive à donner des moments à un peu tout le monde à travers le tome. Il a toutefois un peu tendance à les rendre tous un peu connards par moment, mais je suppose que ça permet de les rendre plus humains. J'aime bien le fait qu'il continue l'intrigue sur Sky et Johnny Storm, même si Sky a tendance à beaucoup trop répéter à chaque numéro que le bracelet qu'ils portent signifie que leurs âmes sont liées, faites l'une pour l'autre, ça va bientôt devenir sa catchphrase à ce rythme.


Concernant les deux aliens adoptés par Ben et Alicia, ils sont clairement pas au centre des intrigues pour le moment, il les utilise surtout pour des petits gags ça et là puisqu'ils sont encore trop jeunes et inexpérimentés pour participer aux aventures, mais j'espère que Slott trouvera un moment pour plus les développer. Pareil pour Alicia qui a un peu plus de mal à trouver sa place dans ces numéros, et je ne suis pas sûr que la reléguer en mère de famille débordée par ses enfants aliens et guerriers soit la meilleure chose.


Au niveau de Susan Storm, j'ai été un peu déçu par la scène où elle doit repousser toute seule des superhumains possédés par des symbiotes, où Slott la montre un peu rapidement submergée. C'est un peu un retour en arrière par rapport à ce qu'on avait l'habitude de voir ces dernières décennies avec une Susan Storm de plus en plus puissante avec ses champs de force. Par contre j'ai l'impression qu'elle peut désormais être invisible et utiliser ses champs de force en même temps, donc bravo à elle pour ce progrès. Quant à l'idée qu'elle ait, comme son mari, tendance à avoir des petits secrets qui lui pète à la gueule, pourquoi pas. Ca m'a surpris pour ce qui concerne sa relation avec son frère, mais ça apporte de nouvelles nuances au personnage. Faut voir où Slott arrive à aller avec ça.


Et pour parler un peu des enfants Richards, je trouve que Valeria s'en sort plutôt bien dans ce tome, elle qui n'a pas toujours été très bien écrite par Slott jusque là. Ou sinon je m'habitue peut-être à sa caractérisation. En tout cas, vu que c'est mon perso favori de l'équipe (avec Ben Grimm), c'est toujours un plaisir qu'elle ait des trucs à faire régulièrement.


Quant à Franklin, je me demande quelle place le scénariste va réussir à lui trouver dans la série à terme. Certains choix fait dans ce tome me laissent un peu dubitatifs. Et si R.B. Silva vend très bien le choc et la détresse de ce qui lui arrive dans les premiers numéros, je trouve que Franklin arrive quand même très (trop) vite à s'en remettre, pour quelque chose qui aurait très bien pu le laisser au fond du trou.


Bref, ma critique est déjà très longue donc je vais m'arrêter là. Globalement c'est un tome quand même très chouette. A mon sens, clairement le meilleur depuis que Slott a repris la série, avec une partie artistique vraiment de très bonne tenue. J'espère que ce run arrivera à continuer sur cette lancée. Déjà, on semble être un peu sorti des arcs qui faisaient un peu remake des classiques de l'équipe (même si on pourra objecter que mettre les 4F face à un adversaire quasi divin est un peu un remake de la rencontre avec Galactus), maintenant il faudrait réussir à atteindre une stabilité artistique et ce serait parfait.

arnonaud
7
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le 20 sept. 2021

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arnonaud

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