La collection Signatures d’Urban Comics ne m’a, jusqu’à maintenant, jamais déçu. Que ce soit le run culte de Morrison sur Batman, le génial Green Lantern de Geoff Johns ou la belle surprise Superman du même Johns. J’attendais, donc, avec impatience l’arrivée de nouveaux titres, notamment Flash, encore par Johns (en tête de ma pile de lecture), et Wonder Woman par Greg Rucka !
Wonder Woman, personnage ô combien emblématique, représentant tout ce qu’il y a de plus majestueux chez la femme. Le charisme, la force, la beauté, l’intelligence, l’aspect précieux et insaisissable. C’est surtout un personnage que j’ai véritablement envie d’approfondir, de lire des choses d’avant les New52, surtout qu’il y a beaucoup de belles et bonnes choses à lire. Ce run de Greg Rucka, scénariste que j’affectionne beaucoup, est donc ma première étape. Et le mélange du scénariste et du personnage met l’eau à la bouche !


L’ambassade de Themyscira est également l’adresse où réside la plus célèbre héroïne de la Ligue de Justice, Wonder Woman. Mais lorsqu’une jeune fille traquée demande asile et protection à cette dernière, la princesse amazone se retrouve confrontée à son plus dangereux allié, Batman, le Chevalier Noir.
Greg Rucka présente Wonder Woman ou les débuts du romancier Greg Rucka (Gotham Central) sur le personnage, dix ans avant sa reprise pour l’événement DC Rebirth ! Ces épisodes composent une série qui mêle action et politique fiction, dans la lignée des meilleures productions télévisuelles, servie par le trait élégant de J.G. Jones (Wanted) et Drew Johnson (Sensation Comics), et sont pour la première fois publiés intégralement en France.
(Contient les épiodes #195 à 201 de Wonder Woman et Wonder Woman : The Hiketeia)


Ce premier tome s’ouvre avec Wonder Woman : The Hiketeia, un graphic novel qui lance le scénarise sur le personnage.
Personnellement, j’y découvre une Wonder Woman vivant à l’ambassade de Themyscira et officiant en tant qu’ambassadrice. Une jeune femme frappe à sa porte et effectue le rite de l’Hiketeia, rite accepté par Wonder Woman ! C’est ainsi que la jeune Danielle Wellys devient la suppliante de Wonder Woman, et Wonder Woman devient responsable des actes de Danielle Wellys ! Elle doit tout faire pour la protéger, pour l’aider, pour la soutenir sans jamais ne risquer de la mettre mal à l’aise ou de l’abandonner, au risque de voir les Erinyes venir la tuer !


D’entrée, je retrouve ce que j’aime avec Wonder Woman, ce mélange de vie contemporaine et de mythologie. Notre héroïne accepte de se plier à un rite mythologique au risque de périr des mains d’une menace mythologique, tout en vivant à New York en 2004 ! Mais si Wonder Woman est bien décidée à respecter le rite de l’Hiketeia, elle va se retrouver avec un souci lorsque Batman va venir toquer à sa porte, expliquant que sa protégée est une meurtrière qu’il pourchasse !


Ce graphic novel est un petit bijou, tant de par le scénario fabuleux et riche de Greg Rucka, que de par les dessins de J.G. Jones. C’est un véritable régal pour les yeux ! Sa Wonder Woman est charismatique à souhait, débordante de puissante, et sa Diana est juste magnifique, d’une grâce et d’un charme sans égal ! Un travail de titan sur les détails, sur la richesse des décors, sur l’empathie des expressions de nos personnages.


La suite du tome reprend sept épisodes de la série Wonder Woman (#195 à 201), toujours avec Greg Rucka au scénario, bien entendu.
Nous y suivons les péripéties de Diana, qui doit concilier son rôle de Wonder Woman de la Justice League et celui de Diana, l’ambassadrice. Et ce n’est pas chose aisée. Loin de là. Heureusement, elle peut compter sur une équipe solide, fidèle et dévouée derrière elle. (La palme allant à Ferdinand le Minotaure, ou le Kithotaure comme il préfère, le cuisinier !)


Comme si sa vie n’était pas assez compliquée, voilà qu’elle se décide à faire publier un livre ! Sans doute ne pouvait-elle se douter que cela allait être le point de départ d’une violente campagne de diffamation à son encontre. L’Amérique puritaine lui reprochant de détournée la jeunesse avec des idées obscènes, et un appel au culte de dieux païens !
Ajoutons à cela, Themyscira qui se retrouve en plein milieu d’une querelle entre Zeus et Héra et voilà notre héroïne qui ne sait plus ou donner de la tête…


Greg Rucka nous propose une intrigue avec beaucoup d’axes de lecture. Wonder Woman l’héroïne, l’ambassadrice, la princesse ou encore la femme. Et malheureusement pour elle, elle doit se battre sur tous les fronts. Sauf que, à force de se disperser, on finit par perdre sur tous les fronts. Le rythme est assez lent, ce que n’est pas plus mal vu la richesse des intrigues, et le personnage de Wonder Woman apparait assez hautain. J’ai l’impression que Greg Rucka a trop voulu en faire un symbole, un modèle féminin absolu et cela se fait au final, et bien du personnage en fait. Elle ne fait plus réelle du tout, certes c’est un personnage de comics, mais j’ai l’impression de voir une caricature de l’incarnation de la perfection.


Cela laisse un drôle de goût sur les personnages, puisqu’en plus, Diana est le seul personnage à avoir le droit à un véritable développement, les autres devant se cantonner à du second rôle basique et se contentant de leur rôle. C’est vraiment dommage, parce qu’on frôle de peu la perfection avec ce premier tome. Ce que j’aurais aimé que Diana soit dans son titre aussi forte, emblématique et charismatique que dans le graphic novel ouvrant le volume.


Bref, quel régal que ce premier tome de Greg Rucka présente Wonder Woman ! Des histoires mêlant action et politique, d’intéressantes réflexions, une approche originale et un personnage qui écrase tout. Il n’y a qu’à voir la tête de Batman en couverture !

Romain_Bouvet
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le 18 mars 2017

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Romain Bouvet

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