Pour les adeptes de cow-boys, de communistes et de bombes...

Lincoln est une série familiale. En effet, les trois auteurs portent le même nom : Jouvrat. Olivier se charge du scénario, Jérôme des dessins et Anne-Claire des couleurs. Leur travail avait été accueilli avec un certain enthousiasme lors de la parution du premier tome de cette saga se déroulant dans le Far West. On y évoquait un nouveau héros original, drôle et caustique nommé Lincoln. Ayant lu bon nombre d’articles ou de chroniques tressant des louanges à ce nouvel arrivé dans les librairies, je m’étais donc laissé tenter et étais donc parti à la rencontre de cow-boy ronchon.


La particularité de Lincoln est d’avoir dans son réseau de connaissances Dieu et Satan. Alors que Lincoln mène une vie recommandable, Dieu se met sur son chemin. Ce dernier s’est mis en tête de faire du cow-boy quelqu’un de bien qui aidera son prochain. Le cow-boy n’est pas conquis par l’idée de développer son altruisme et son empathie ou encore de respecter les règles du vivre ensemble. Imaginez quand Satan décide de chercher à contrecarrer les plans de son acolyte céleste…
Au fur et à mesure de la parution des tomes, Lincoln voyage. Dans le précédent opus Ni Dieu ni maître, il se trouvait au milieu des tranchées françaises en plein guerre. Ce neuvième tome lui fait traverser à nouveau l’océan Atlantique pour retrouver un groupe de communistes italiens activistes. Il semblerait donc que l’heure ne soit pas au repos pour le héros…
Je dois bien dire que je ne suis pas sorti enthousiasmé de ma lecture. Les auteurs impulsent un rythme soutenu à la narration mais hélas de manière trop brouillonne. Je trouve la succession épidermique des événements fatigante. Je pense que l’ouvrage aurait plus réussi si l’intrigue avait connu des changements de rythme plus fréquents. Ni Dieu ni maître dégage un sentiment d’hystérie tant le scénario n’offre aucun moment pour souffler. C’est d’autant plus dommage que Lincoln est un personnage dont le potentiel humoristique possède plusieurs cordes. Les auteurs en utilisent hélas un très petit échantillon.
Cette fragilité dans le scénario est d’autant plus dommageable que le dessin qui le met en image a le potentiel pour jouer sur plusieurs registres humoristiques. Le trait de Jérôme Jouvray possède une palette suffisante pour manier les différentes gammes de comique possibles. Bref, j’ai eu le sentiment d’un scénario moyen qui ne se donnait pas les moyens d’exploiter pleinement le potentiel du dessin mis à disposition.
J’ai du mal à développer davantage ma critique tant j’ai trouvé cette lecture creuse. J’ai eu le sentiment que les auteurs avaient du mal à terminer l’album. Ils avaient des idées mais pas suffisamment pour remplir la grosse quarantaine de pages du cahier des charges. Résultat, l’ensemble est poussif et se lit finalement avec difficulté. Je commence à croire que la série n’exploitera jamais pleinement le potentiel a priori riche de son héros. C’est bien triste… mais c’est comme ça !

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Eric17
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le 21 janv. 2018

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