Deux tomes de bonheur.

Golo transmet un plaisir rare. Celui de ces veillées sur une terrasse de café où des gens de milieux différents se parlent et échangent des histoires, tandis qu'on se laisse bercer par la torpeur de l'alcool. On se laisse porter par la fantasmagorie du moment, et le lendemain on a tout oublié.

C'est plus ou moins l'impression que l'on garde à la lecture de ces deux tomes, qui retracent la vi de Golo au Caire. Le récit alterne entre l'époque présente (les années Bush, le bombardement de Bagdad), la jeunesse de Golo et des incursions fantasmées dans le passé de l'Egypte. La narration est faite pour perdre le lecteur, exactement comme dans les Mille et une nuit, où l'on a parfois un récit dans lequel un personnage raconte un récit dans lequel un personnage raconte un récit dans lequel un personnage raconte un récit (voir Genette). Ce désordre est tout de même calculé, avec un glossaire à la fin.

Le premier tome est assez centré sur Goudah, un Egyptien lettré et ouvert sur le monde, qui fait découvrir le Caire à Golo jeune. Ils rencontrent des lettrés, échangent des nokias (plaisanteries typiques de l'esprit égyptien), des anecdotes sur des bains hantés, ces conversations pour répondre à une question insoluble : quelle est la vraie version des Mille et une nuits ?

Le second tome continue cette exploration, avec notamment une partie où Golo s'imagine croiser Napoléon lors de l'expédition d'Egypte.

Ce sont deux tomes pleins de vie, d'histoires foisonnantes, de rencontres. ça vibre, c'est chaud, c'est vivant. Un livre qui donne le sourire.