Ultimate Fighting Championship

Il n'est jamais aisé pour Panini Comics de mettre en place le relaunch d'un magazine destiné à publier des arcs entiers ; par définition, on peut chaque publication comme un point de départ, ou a contrario, chaque tome s'impose comme une suite d'un précédent, à la manière de la libraire. C'est bien pour ça que la plupart des hors-séries sortis en juin 2017 ne sont pas repartis au numéro 1. Pour autant Marvel Saga occupe une place particulière dans le coeur de l'éditeur.

Surfant sur la fin de Civil War II, Marvel Saga retourne alors, effectivement, à la case départ, sans pour autant renouveler son sommaire. En effet, ce magazine supposé accessible aux nouveaux lecteurs, est lourd de continuité : il propose les quatre derniers épisodes de la série Contest of Champions. Et les deux premiers marquent un crossover avec Ultimates. Qui n'a pas compris ?

Depuis la conclusion de Secret Wars, Al Ewing, aussi britannique que brillant, est l'un des derniers scénaristes de la Maison des Idées à réellement s'intéresser au sort du Multivers. Il exploite le concept, notamment à travers la série New Avengers, mais aussi et surtout dans Ultimates et Contest of Champions ; cette dernière adapte, de toute façon, le jeu pour smartphone de Marvel mettant en scène un tournoi inter-dimensionnel.

Il n'est pas évident d'aborder ce Marvel Saga sans avoir lu les premiers chapitres de Contest of Champions, publiés dans le numéro 2 de la précédente mouture du magazine. Et même si les Ultimates de Carol Danvers font une apparition compréhensible, quelques références aux aventures de l'équipe publiées dans All-New Avengers Hors-Série 1, puis 3. Parce qu'une des forces d'Ewing est de construire sa propre continuité au sein de celle de l'éditeur.

Alors, même si la conclusion de Contest of Champions peut sembler déroutante pour un nouveau lecteur, elle a le mérite de présenter des personnages travaillés et intéressants dans un contexte de science-fiction poussé, pleinement ancré dans l'ADN dans les comics. Et ça fait bien plaisir. D'autant que Guillotine, la Renarde Blanche ou encore Outlaw - le Punisher britannique - sont des personnages qu'on ne croise pas dans toutes les séries.

Mention spéciale aux épisodes de conclusion montrent à quel point Al Ewing maîtrise l'univers - le Multivers - Marvel. C'était épique et émouvant, en plus d'être bourré de clins d'oeil à la continuité notamment établie par Brian M. Bendis ou Mark Millar. En un mot : c'était chouette. Alors, Hollywood, si un jour tu en as marre qu'on fasse des mauvaises adaptations de jeux vidéo, tu sais quel scénariste appeler.