Y a-t-il parmi vous des amateurs de capes et d’épées ? Ce style certes un peu démodé, mais toujours aussi romanesque et qui n’a pas la nostalgie de beaux justiciers masqués qui défendent la veuve et l’orphelin tout en séduisant la charmante jeune fille noble et sage du voisinage.

Eh bien, je tiens tout d’abord à vous (r)assurer que vous retrouverez dans cet ouvrage à la fois tous les codes du genre, mais également suffisamment de fantaisie pour le revisiter avec originalité.

J’ai découvert ce cycle de sept bande-dessinées alors que j’étais au lycée, mais je n’ai appris que récemment qu’il avait été conçu après Masque-Rouge. Masque-Rouge raconte les aventures d’un justicier masqué à la cour de Louis XIII. Et les sept vies de l’épervier raconte la manière dont le justicier est devenu cet étrange masque-rouge.


Dans cette saga, vous trouverez une étrange vieille femme aux yeux aveugles, maîtresse de deux oiseaux, elle confiera ses sept éperviers à sept incarnations humaines dans lesquelles elle semble placer des espoirs. Mais lesquels ? Cette femme ne semble pas très humaine et n’a d’ailleurs d’autres rôles dans la série que de relier les rôles des personnages les uns aux autres, de les faire s’enchevêtrer, s’emmêler jusqu’à l’émergence d’un seul épervier qui deviendra LE masque rouge de la saga originale.

L’histoire commence donc à la naissance de deux enfants, à la cour du roi de France, lorsque le jeune Louis XIII vient au monde ; et en Auvergne où Ariane, la fille du baron de Troïl naît dans de tragiques circonstances lorsque sa mère meurt dans la neige pour lui sauver la vie.

Les deux enfants grandissent donc dans de bien différentes conditions, Louis XIII est destiné au pouvoir. Son père Henri IV aime les femmes, mais pas sa mère Marie de Médicis, venue d’Italie, le futur roi assiste donc aux complots, aux frasques de son père, notamment en compagnie du soldat Grandpin.

En Auvergne, Ariane grandit en compagnie de son père et de son frère aîné, Guillemot. La jeune fille a un esprit farouche, élevée par son père encore ancré dans un Moyen-âge glorifiant une noblesse déclinante. Mais alors que les bourgeois de la région tente d’asservir les plus faibles, un homme masqué de rouge et accompagné d’un épervier arrive. Courageux, intrépide, il fait régner l’ordre, mais soulève aussi de nombreuses questions. A-t-il un rapport avec la naissance mouvementée d’Ariane et la mort de sa mère ? Pourquoi a-t-il choisi cette région pour faire régner l’ordre ? Il a amène également de ,nombreux problèmes autant pour ceux qu’il combat que pour la baronnie de Troïl puisque le père d’Ariane ne voit pas d’un bonne œil sa fille adolescente courir les champs pour rejoindre un homme masqué. La soif d’aventure de la jeune fille pourrait bien mettre sa vie et celle de ses proches en danger.


Cette bande-dessinée allie à la fois l’aventure et le côté historique. Les personnages sont assez attachants, surtout Ariane et son frère Guillemot. Je pense que la saga peut plaire à tous si vous aimez l’aventure, beaucoup plus si comme moi vous aimez les personnages féminins forts.

En revanche, ça se lit très vite, donc c’est mieux d’enchaîner toute la saga dans un laps de temps rapproché plutôt que de les lire une à une.

À savoir aussi : autour du masque-rouge, il y a une véritable toile d’araignée de récits entremêlées qui ont en commun des personnages tirés pour la plupart des sept vies de l’épervier (soit Ariane de Troïl, Germain Grandpin, les enfants de certains personnages, la suite d’autres cycles comme les sept vies peut être une préquelle, etc). Chaque cycle est alors dessiné par un dessinateur différent, mais garde le même auteur (un peu sur e principe du Décaloge si vous connaissez). Je sais qu’il y en a un sur Jean-Baptiste Poquelin (Molière) qui est l’enfant de (ahaha, je vous dirais pas de qui et qui ^^) et sur Ninon l’Enclos, aussi. Personnellement, je n’ai pas pu lire plus d’un extrait sur Molière parce que je n’ai pas trouvé la BD, mais ça avait l’air pas mal. Pour Ninon l’Enclos, j’ai trouvé le dessin absolument horrible et je n’ai pas du tout accroché.

Bref, à chaque fois on garde une dimension historique et héroïque, un savant mélange qui réussit plutôt bien à mon goût.
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le 28 févr. 2015

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