La Longue Mort - B.P.R.D. : L'Enfer sur Terre, tome 2 par Kab

BPRD était déjà une série génial avant, maintenant avec L’enfer sur terre et le fait que Delcourt offre de plus gros volume, c’est juste un pied intégral à chaque tome (et une chronique assez dure aussi à chaque fois). Mignola et Arcudi sont partis dans une direction complètement folle, le monde est sens dessus dessous, les membres importants du bureau disparaissent ou font ce qu’ils veulent, c’est l’anarchie la plus totale, c’est vraiment jouissif.

La particularité de ce volume est qu’il permet de conclure une longue intrigue qui est la confrontation entre Johann Kraus et Daimio. Depuis que ce dernier a tué son corps humain, le fantôme à des idées bien précises sur ce qui doit être fait et patientait pour mettre sa vengeance en action. C’est chose faite maintenant même s’il n’a pas obtenu ce qu’il imaginait. Le personnage de Kraus est d’ailleurs vraiment au centre de cette intrigue puisqu’il se voit affublé d’une nouvelle combinaison et obtient sa vengeance.
Kate est de retour après une absence dans le précédent tome et c’est agréable car je trouve que c’est une personnage que les scénaristes ont trop souvent mis de côté. Elle a le droit ici à un mini numéro centré sur elle. Pas d’action ni rien, elle apprend juste ce qui est arrivé à son ami Hellboy, ce qui est d’ailleurs magnifiquement dessiné par Duncan Fregedo.

Sinon, on a le droit à l’introduction de nouveaux personnages qui oeuvrent dans l’ombre au retour de Raspoutine. On peut voir la version russe du BPRD avec à sa tête un directeur bien mystérieux que l’on va sûrement retrouver plus tard.
Devon prend lui aussi de l’importance avec son road trip en enfer.

(JPEG) Arcudi et Mignola s’éclatent et nous offrent des dialogues aux petits oignons, des scènes d’actions grandioses et je dois avouer que même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais imaginé un seul instant qu’ils partiraient sur se sentier emmenant la terre dans un champ de ruines et de désolation.

Au dessin, c’est Tyler Crook qui s’occupe de toute la partie en Russie et du voyage de Devon. Son trait rond est agréable mais ne donne du coup pas une ambiance très glauque ni monstrueuse. Enfin, c’est ce que je pensais jusqu’à son monstre géant. J’aime bien ce dessinateur que j’avais découvert dans Petrograd. Les planches sont dynamiques et bien réalisées, pleines d’arrière-plans, c’est vraiment vivant.
James Harren est un dessinateur que je ne connaissais pas et je pense qu’il va faire son trou. Ses planches sont sublimes, j’adore vraiment son style. Il sait tout dessiner et particulièrement des scènes de combats à couper le souffle. Elles sont hallucinantes de vitesse et de dynamisme, j’ai été scotché ! Le combat entre Daimio et le Wendigo est très violent. On sent la puissance des coups et la vitesse du combat, c’est vraiment du grand art !

Des scénaristes qui ne se laissent aucunes limites, des dessinateurs excellents, un monde qui semble à l’agonie, que demander de plus ? BPRD a toujours été une très bonne série mais là c’est passé au stade supérieur depuis L’enfer sur terre.