Recueil d'une vingtaine d'histoires courtes, ce manga est un des plus ouvertement érotiques de Tezuka, excepté une version coquine de Cléopâtre (inédite en France).
A travers ces histoires, dont le point commun est la présence de scènes coquines (on est plus proche de la paillardise que du porno), est ramené dans le contexte actuel et de l'époque, c'est une terrible critique de Tezuka à l'égard de la société japonaise, complètement renfermée sur elle-même et pour qui le sexe est comme une illusion, occupée qu'elle est à travailler encore et encore. Rappelons que le Japon est un pays avec un faible taux de natalité, et que la représentation du sexe est encore floutée au niveau des organes génitaux des messieurs et des mesdames.

Les histoires font donc preuve de fantasmes et de frustration, à l'image de ce salaryman qui trouve dans la rue un zizi, et qui l'adopte comme un animal de compagnie, avant de se rendre compte qu'il y a aussi des fesses de femmes qui se promènent également dans la nature !
Comme tout livre avec plusieurs histoires, toutes ne se valent pas, notamment celles se déroulant dans le passé. Mais il y en a de très drôles, comme la dernière qui se passe dans une société où tout le monde vit nu, et c'est quand on s'habille que cela devient indécent ! Il y a aussi celle où le salaryman du début (c'est un personnage récurrent de plusieurs histoires) qui rencontre une jeune femme qui peut lui révéler son avenir en lui faisant l'amour.

Bref, tout dans ce manga porte à l'érotisme : et cela est encore plus vrai dans le dessin de Tezuka, qui rappelle beaucoup celui de Debout l'humanité, avec des traits très simples, des personnages dessinés sommairement, et peu de décors. Là aussi, on croirait voir du Plantu ou du Sempé, mais c'est sans doute pour marteler ce message par ces traits si innocents en apparence.

C'est un livre qui m'a souvent amusé, ne serait-ce que par l'érotisme qu'on y voit de partout, mais ça reste très dur contre la société japonaise, et il fallait bien un Osamu Tezuka pour en parler !
Boubakar
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste La bibliographie française d'Osamu Tezuka.

Créée

le 24 août 2014

Critique lue 453 fois

6 j'aime

Boubakar

Écrit par

Critique lue 453 fois

6

D'autres avis sur L'homme qui aimait les fesses

L'homme qui aimait les fesses
Boubakar
7

Des fesses et des zizis.

Recueil d'une vingtaine d'histoires courtes, ce manga est un des plus ouvertement érotiques de Tezuka, excepté une version coquine de Cléopâtre (inédite en France). A travers ces histoires, dont le...

le 24 août 2014

6 j'aime

L'homme qui aimait les fesses
rayharryhausen
5

Critique de L'homme qui aimait les fesses par Ray Harryhausen

Recueil d'histoires courtes par Tezuka, il faut reconnaître qu'il contient du bon et du moins bon, voire de l'anecdotique; Ne vous attendez d'ailleurs pas contrairement à ce que laisse entendre le...

le 19 avr. 2013

2 j'aime

L'homme qui aimait les fesses
nolhane
8

Une jolie et piquante satire de la société Japonaise des années 70!

L'homme qui aimait les fesses est un recueil d'histoires courtes rassemblant en réalité deux recueils de Tezuka, un des années 60 et un des années 70. Les deux ayant pour thème principal le sexe dans...

le 20 mars 2020

1 j'aime

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9