Première BD de Ismaël Mezziane, Nas, poids plume est une œuvre qui raconte la découverte, par un jeune garçon, de la boxe. On s'attend, forcément, à une œuvre initiatique, légèrement teintée d'une influence du manga shonen où la volonté va permettre au héro de se découvrir un talent incroyable pour ce sport qu'il méconnaissait totalement au départ.

Et bien c'est loin d'être le cas. Nas est un petit garçon qui vit chez son grand-père et sa grand-mère, chez eux, il y a aussi son oncle et sa mère. Celle-ci tente de se faire embaucher dans une entreprise quelconque tandis que son oncle passe des concours. Nas est peureux et se fait souvent taper dessus à l'école par une brute épaisse. Ce n'est pas pour se battre qu'il va apprendre la boxe, mais pour ne plus avoir peur.
Cette BD est une BD très douce, très calme, remplie d'espérance. La boxe y est vu comme vecteur d'amitié. Les enfants s'y retrouvent et s'entrainent, galvanisé par Moussa, l'entraineur, impressionnant par sa stature et ses ordres qu'il aboie tout le temps, mais aussi par ses moments de tendresse, où il comprend particulièrement bien le cœur des enfants. Moussa les protège, non des autres, mais d'eux-même, de leurs peurs, de leurs faiblesses.

La boxe n'est pourtant pas le seul sujet. On parle beaucoup d'échec, de réussite, de motivation. On échoue souvent dans sa vie, l'important ce n'est pas de réussir, mais de retenter jusqu'à réussir. Et cette BD nous montre de beaux élans de solidarité. C'est cela qui est le plus touchant : de voir des personnages sous un jour mauvais, prétentieux, égoïste mais qui sont quand même capables de gros efforts par amitié.
Cette BD veut parler de la société et bien qu'elle dépeint un monde idéalisé, elle est particulièrement touchante.

Pour le dessin, il est varié. Le character design est hétérogène au plus haut point. On notera que les expressions sont bien différenciés par Ismaël Mezziane qui passe du sourire, de la joie, à la crainte, la peur, la tristesse, l'angoisse, très facilement. On regrettera que parfois les traits ne semble être là que pour limiter la colorisation plus qu'autre chose cependant.
Notons également qu'il n'y a pas de code sur les yeux. Chaque personnage peut ainsi avoir un regard relativement différent sans raison réel. Ca peut parfois gêner pour le graphisme de certains personnages.

Nas est une petite BD agréable, très sympa qui donne envie de continuer à suivre Ismaël Mezziane. Cependant, je ne suis pas sur que cet univers soit capable d'offrir un second tome de qualité, tant les problématiques semblent être toutes résolues avec ce premier essaie.
mavhoc
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le 5 janv. 2015

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