Aquaman en passe de remplacer Superman dans ce qu'il représente?

Que dire, que dire, que dire. Aquaman tome 1 : Peur Abyssale avait été une révélation pour beaucoup de lecteurs, dont moi, c’est un habile mélange, avec des dessins époustouflants et une histoire sympathique. C’était peut-être d’ailleurs le seul point faible que je pouvais lui trouver, une histoire assez simple, rien de bien transcendant. Mais cela était tellement bien écrit, les origines d’Arthur Curry tellement bien remises au goût du jour, qu’on avait entre les mains une vraie bonne, grosse surprise. J’attendais donc avec beaucoup d’appréhension ce tome 2 ! Et si le soufflet retombait ? Et si finalement la série ne décollait pas ? Et bien trêve de blabla, je vous le dit tout net, ce tome 2 est une véritable tuerie !

Avant la Ligue de Justice, Aquaman faisait déjà partie d’une équipe de héros. Mais une dernière affaire les a brouillés. Aujourd’hui, le criminel Black Manta tue un à un les anciens coéquipiers d’Arthur à la recherche d’artefacts de l’Atlantide.

A l’instar du tome 1, ce tome 2 démarre sur les chapeaux de roues, on assiste à l’arrivée d’un méchant violent et cruel : Black Manta ! Ce dernier pourchasse, en plein cœur du Brésil, une jeune femme voilée, avant de l’abattre sauvagement et de lui voler un objet mystérieux et brillant. Bam ! Le décor est planté ! Geoff Johns démarre fort, et le rythme ne baissera à aucun moment tout au long du récit.

C’est l’un des gros points forts de ce deuxième tome, l’action rythmée qui règne tout au long de la lecture. Cela est du à l’excellence du scénario de Geoff Johns mais également au dessin d’Ivan Reis. Le Brésilien est au sommet de son art. C’est un véritable feu d’artifice rétinien à chacune de ses pages. Une explosion de couleurs ! Une découpe graphique classique, cadencée et néanmoins harmonisée où l’on retrouve ponctuellement les magnifiques et dantesques doubles pages que le dessinateur aime nous offrir. Et a chaque fois c’est un émerveillement. Que dire de la double page dans la salle du trône de l’ancien roi ou encore de la vision majestueuse que nous offre Ivan Reis d’Atlantide. En clair, ce tome c’est juste un émerveillement. On se régale et on navigue à chaque page avec Arthur et Mera !

Comme je le disais, il s’agit donc de Black Manta qui va s’occuper de torturer notre cher Arthur. Mais n’allez pas croire qu’il s’agisse du grand méchant de l’histoire, il y a toujours quelqu’un pour se cacher et agir dans l’ombre… A travers les agissements de Black Manta nous apprenons que le héros de la Justice League a fait partie d’une autre équipe avant, dans sa jeunesse. Ils étaient cinq à agir avec Arthur. La Prophétesse (on l’a voit peu la pauvre), l’Agent (sorte de mutation entre Bourne, Bond et plongeur en profondeur), le Prisonnier (le personnage le plus intéressant de l’équipe, un grand coup de cœur), Ya’Wara (belle sauvageonne avec ses fauves) et Vostok (le plus… mystérieux, bizarroïde…). Tous, à l’instar d’Aquaman avec son trident, possèdent un objet puissant issu d’un trésor atlante.

Comme dans le premier tome, la trame principale, déjà prenante est entre-coupée de flashbacks, nous racontant un peu le passif de ce groupe assez particulier il faut bien l’admettre, et où la cohésion n’est pas le premier mot d’ordre. Et pourtant Geoff Johns nous présente si bien ces nouveaux venus que l’on s’attache assez facilement à eux.

Black Manta donc, je vais arriver à en parler sans me laisser distraire. Ce dernier s’est mis en tête de tuer les anciens membres de l’équipe d’Arthur Curry et de leur dérober leurs objets atlantes. Et on remarque vite que plus que pour obéir à une mission, Black Manta agit avec une véritable et une profonde haine envers Aquaman ! Mais pourquoi tant de colère, tant d’animosité ? Je vous laisse le découvrir. Mais si la belle Mera avait des raisons d’avoir un peu honte de son passé dans le tome un, dans celui-ci, c’est clairement Arthur qui doit des explications à sa femme, sur son passé plus que trouble.

Très bonne initiative de la part de Geoff Johns, tout en continuant de rythmer son récit par une dose massive d’actions, et de combats, d’apporter un peu de profondeur au personnage. Surtout en dévoilant un pan insoupçonné du passé d’Aquaman, avec cette précédente équipe. Il est toujours plaisant d’en apprendre plus sur les personnages que l’on lit. Et les évènements de ce tome 2, et surtout ce que l’on apprend de son passé en font un personnage un peu moins lisse, un peu moins « chiant ». On le voit passer par tant de sentiments, tant d’émotions, superbement mis en image par Reis, que l’on en frémit presque par moment. Après l’avoir installé dans le présent, Geoff Johns l’ancre dans un passé chargé et riche, tout en continuant, tout au long du tome comme à son habitude (notamment sur Green Lantern) de lui préparer un futur.

Malheureusement, on voit un petit peu moins Mera (oui la belle rousse m’a scotché dans le premier tome), mais elle n’en garde pas moins son tempérament de feu. Et on hésite toujours à embêter la belle. Quel pied de la voir se frotter avec la sauvage Ya’Wara, on sent la jalousie suinter de tous leurs pores. Le courant ne passera probablement jamais entre le deux demoiselles. Quelle fureur, quelle rage ! (Il ne manque plus que la boue.)

Les membres de cette ancienne équipe sont très bien travaillés, mis à part peut-être Vostok que j’ai beaucoup de mal à cadrer. Mais Ya’Wara représente clairement la fougue, la sauvagerie à l’image de ses félins, et donne l’impression de se mouvoir comme eux. L’Agent rend hommage à son nom avec son côté mystérieux, propre à tous les agents secrets (sauf que lui à un lien toutes les agences du monde). Et le Prisonnier, je ne sais pas d’où lui vient son pouvoir, mais il semble garder un lien empathique avec des morts, ceux-ci pouvant venir l’aider en cas de besoin. Tous ces personnages très bien travaillés par Geoff Johns le sont aussi par Ivan Reis. Le dessinateur leur donnant à chacun une identité graphique bien pensée.

A noter la présence de l’épisode 0, racontant là aussi une partie du passé d’Aquaman. Juste avant le décès de son père, Arthur lui promit, sur son lit de mort, de retrouver sa mère. Il part donc en quête de cette dernière mais aussi de son royaume.

Bref, essai plus que transformé. Ce deuxième tome d’Aquaman est une pure réussite tant sur le plan scénaristique (très, très riche, rythmé, intense, de bons flashbacks, des supers personnages) que sur le plan graphique (un régal à chaque page) ! Le tome 1, pourtant très bon, est largement supplanté, et j’avoue avoir passé l’un de mes meilleurs moments de lecture dans cette collection DC Renaissance. C’est bien simple, je ne lui trouve pas de défaut. Un conseil : ruez-vous dessus !!
Romain_Bouvet
8
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 12 déc. 2013

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Romain Bouvet

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