Quand on arrive en ville


1246, dans les rues de Kamakura, un contraste apparaît : d’un côté un spectacle d’une troupe itinérante, où deux danseuses s’exécutent devant le regard des passants. Á cette grâce s’oppose la mort d’une prostituée, sauvagement assassinée et vidée de ses entrailles selon un méthode que je ne détaillerai. Toura passe d’une scène à l’autre. Cet homme est ici pour régler cette histoire de meurtres car ce n’est pas la première femme à être retrouvée dans un tel état.


Le coin n’est donc pas vraiment sûr. Un parfum de Jack l’Éventreur et de Hell Blade flotte sur l’archipel nippon. Pour autant la troupe itinérante ne compte pas repartir tout de suite : il faut profiter de sa présence en ce lieu pour se faire connaître et amasser un peu d’argent. Quatre personnes la compose : Mayu et et Kyara ; le père de Kyara et Kokemaru, vagabond rencontré par le trio quelques temps auparavant et qui les accompagne depuis. Signe particulier : les filles lui ont peint un nez et des moustaches de chats.


Qui es-tu ?


Et si derrière son côté bouffon, un peu bête et maladroit se cachait une autre personne ? Dans une troupe itinérante, il pourrait bien être le meilleur comédien. Et pas seulement parce qu’il sait manier un sabre. La jaquette du tome 1 dévoile du reste une partie de la réponse : son bras faible n’est pas forcément celui que l’on croit. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg !


Qui est-il ? D’où vient-il ? Où va-t-il ? Kokemaru est représentatif d’une interrogation générale qui traverse le volume : celle de l’identité. Identité du meurtrier, véritable identité de certaines personnes… les maquillages sont nombreux car la dissimulation de qui est qui n’est pas réservée à une seule personne. Une « démocratisation » qui en dit long sur un univers où les différences sociales sont marquées, à l’instar d’un Innocent Rouge


Voyage dans le temps


L’annonce de ce titre, avec un bretteur qui évolue dans un environnement particulier, avec du fantastique au programme m’a fait penser à Taitei no ken. L’impression générale, après ce premier quart du manga est positive : si on accepte le côté un peu « WTF » qui émerge alors on est pris dans ce chaos et la quête de cet homme. Pour un peu on oserait opérer un rapprochement entre Terminator et Kedamame


On est d’autant plus pris que le graphisme de Yukio Tamai s’attire nos faveurs. De la sensualité des personnages féminins (quand ils sont en vie) aux virages graphiques lorsque l’action ou une faculté particulière est activée, l’auteur déploie ce qu’il faut pour inscrire son univers dans les planches et dans les yeux du lecteur. Avec un trait précis et une belle maîtrise des proportions des personnages, le rendu général est de belle facture.


Bon appétit !


Ce premier tome ouvre ainsi de nombreuses portes et autant d’interrogations qui ne rencontrent pas toutes une réponse. Tant mieux ! Suivre Kokemaru dans ce qui risque de ressembler à une fuite où les morts ne seront pas absentes devraient permettre à Kedamame – L’homme venu du chaos de justifier un peu plus encore son titre.


Chaos illustré à retrouver par ici.

Anvil
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Créée

le 8 févr. 2018

Critique lue 235 fois

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Anvil

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