Intermezzo
7.4
Intermezzo

BD de Miki (2006)

Dans Intermezzo, probablement le manga le plus étrange chroniqué à ce jour par votre serviteur (même si Franken Fran avait aussi des aspects très bizarres), il n'y a histoire ni fil rouge.
Intermezzo, c’est avant tout un format atypique, celui inventé par son auteur Miki Tori. Après le 4-kôma, ces petits gags en 4 cases qui se lisent de haut en bas, il lance le 9-kôma, des planches de 9 case qui se parcourent de droite à gauche puis de haut en bas, et qui donnent à l’ouvrage une forme carré qui fait tâche dans ma bibliothèque.

Ce n’est pas la seule particularité de ce manga, puisqu’il s’avère entièrement muet. Mais c’est justement cette absence de dialogue qui obligera le lecteur à bien s’arrêter sur chaque planche pour en saisir le sens et l’apprécier.
Enfin, en saisir le sens, quand sens il y a. Intermezzo est plus à vocation absurde que réellement comique, et l’auteur a avoué que, lorsqu’il relisait son manga, il avait parfois du mal à comprendre ce qu’il avait pu trouver drôle dans un gag avant de le dessiner. Il s’agit avant tout d’une compilation de petites situations délirantes et de non-sens, servie par des personnages récurrents stoïques et un dessin minimaliste. Pour ne rien arranger, Intermezzo demandera au lecteur une connaissance poussée sur la société japonaise et son quotidien, sous peine de devoir abandonner l’idée de comprendre nombre de gags pourtant accessibles.

Cette série a été publiée en France par IMHO, donc nous ne pouvons pas dire qu’il y ait tromperie sur la marchandise : avec un tel éditeur, il faut s’attendre à des manga atypiques et exigeants, et Intermezzo constitue le parfait exemple. J’ai encore du mal à savoir s’il s’agit d’un manga excellent ou d’une arnaque pure et simple, toujours est-il que Tori Miki a énormément d’imagination. Pas toujours à vocation comique, certaines planches mettent même plutôt mal à l’aise, d’autres sont plus incisives, et parfois, elles n’ont même aucun sens. L’ensemble n’est jamais hilarant, mais de nombreux gags font effectivement mouche, le mangaka s’amuse à jouer avec son propre format et les codes du manga pour un résultat surprenant, et il en découle un titre avant tout amusant, que j’ai pris plaisir à parcourir.
A réserver tout-de-même aux lecteurs les plus curieux et les plus sensibles à l’humour absurde.

Créée

le 10 mars 2013

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Ninesisters

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