[Critique du début de la série – 3 premiers tomes lus]


Cette série de marine signée du prolixe William Vance (XIII) prend place à l'aube du XIXème siècle et narre les déboires d'un lieutenant de la Royal Navy, dans une atmosphère qui rappelle parfois Les Révoltés du Bounty.


Malheureusement, passée l'ouverture attrayante dans la grisaille des docks fangeux d'une Londres dickensienne, l'intrigue peine à captiver, la faute à une écriture trop faible, un ton parfois trop didactique, empêchant de vraiment s'immerger, et l'écart entre la noirceur que l'auteur aimerait instiller et la fadeur de l'ensemble.


Côté dessin, le design des personnages n'est pas toujours heureux, à l'instar du héros éponyme, qui ne ressemble quand même pas à grand chose avec son casque de cheveux blancs (lui qui est d'ailleurs censé avoir une vingtaine d'années), et l'exécution des scènes d'action laisse à désirer.


Les protagonistes. Le lieutenant Hawker joue vraiment de malchance. Déjà, c'est un enfant illégitime; en plus il est très jeune pour être officier : voilà qui n'est pas pour plaire en bonne société et dans les hautes sphères.


Ensuite il se fait maraver pendant la bataille navale, alors qu'il transportait en plus des plans top secrets... Suite à quoi il est disgracié, sa promise ne veut plus de lui, et tout le tralala...


Et il affronte tout ça avec sa tête figée de Ken. Une curieuse sorte de antihéros. Mais pas intéressant pour autant. On a aussi toute une galerie de personnages secondaires mais comme ils sont tous plus neutres les uns que les autres, difficile de s'y intéresser également.


L'amateur pourra néanmoins y puiser moult détails documentaires (par ici les passionnés d'écouvillons, youhou !) tout en étant gratifié de quelques beaux plans de vaisseaux de guerre ; la mer, également, est joliment dessinée.


Peut-être que dans les albums suivants, quand il devient corsaire, et que le scénario est laissé à André-Paul Duchâteau, ça devient un peu mieux. Peut-être... Mais ça sera sans moi.


Niveau séries de marine on est à plusieurs milles marins du Barberouge de Charlier et Hubinon. D'ailleurs à ce propos, Vance a également sorti Howard Flynn dans les années 1960; je ne sais pas encore ce que ça vaut mais ça ne saurait tarder. Sinon, pour une meilleure série réaliste-historique illustrée par Vance, il y a Ramiro, où l'on suit les aventures d'un autre bâtard, mais au Moyen Âge cette fois.

Dimitricycle
4
Écrit par

Créée

le 4 sept. 2019

Critique lue 140 fois

1 j'aime

7 commentaires

Dimitricycle

Écrit par

Critique lue 140 fois

1
7

Du même critique

Brazil
Dimitricycle
10

"And nights bright days when dreams do show thee me" W. Shakespeare

"Brazil" est indéniablement le chef d'œuvre ultime de Terry Gilliam. C'est aussi, en ce qui me concerne, le meilleur film dystopique réalisé à ce jour. Enfin, n'y allons pas par quatre chemins, on...

le 3 févr. 2011

240 j'aime

33

Le Bon, la Brute et le Truand
Dimitricycle
10

L'Art et Colt

'TAIN, je suis TROP satisfait d'avoir choisi cet avatar ! D'ailleurs faudrait pas que quelqu'un s'aventure à opter pour le même, sinon ça sera le CARNAGE ! Alors c'est pas pour raconter ma vie, mais...

le 1 janv. 2011

130 j'aime

84

Le Dictateur
Dimitricycle
10

Peace et de rire

"Le dictateur" talonne de très près "Les temps modernes" et "La ruée vers l'or" dans mon classement Chaplin tant il est génial et tout simplement beau. Le personnage de Charlot n'est plus (tout à...

le 17 mars 2011

108 j'aime

5