Une sympathique histoire de Batou qui aurait sans doute toutefois été oubliée si elle ne traitait pas d'un épisode-clé de son Histoire: le recrutement du troisième (rien que ça...) Robin: Tim Drake. Dès le début, l'artificialité de la situation suinte de presque chaque case: Batman est torturé, Batman fait n'importe quoi, Batman souffre et on en rajoute une tonne pour bien faire comprendre au lecteur qu'il est urgent pour le grand chevalier de se trouver un nouvel ecuyer. Et là débarque le gosse parfait: un petit génie qui tapote l'épaule en disant: "Salut Batman ! Bon, je sais tout: tu t'appelles Bruce Wayne, tu as fait équipe avec Dick Grayson mais il est parti, et puis avec Jason Todd mais il est crevé, pas de chance ! Bon, je commence quand ?" Bref, le mioche est plus malin que la quasi-totalité du reste du monde qui n'a toujours pas pigé qui était le Caped Crusader...

Le récit est donc une pure commande commerciale (remplacer un personnage mort parce qu'on veut bien changer les choses chez DC mais pas trop quand même, hein ?) mais ça n'empêche pas les auteurs de vouloir bien faire. On s'attarde vraiment sur les protagonistes et leurs motivations, ce qui nous vaut un ou deux dialogues étonnament crédibles, surtout quand les personnages se disputent.

Malgré un début beaucoup trop long et chiant qui se passe au cirque, le récit finit par s'emballer en présentant une confrontation amusante et rythmée entre Batman et Double-Face, bourrée d'indices basés sur le chiffre 2, comme il se doit. Le troisième Robin prend finalement le temps de s'installer et de convaincre la bat-famille et surtout le lecteur de son utilité: la santé mentale du Justicier est en jeu, et son humanité et son affect sont au centre des préoccupations du scénario, fût-ce au prix de la cohérence.

Un épisode d'équilibre qui rétablit une situation instable par une pirouette un peu grosse mais qui sent tout de même l'amour des personnages et la volonté de les soigner un peu de leurs tourments. Enfin une touche d'optimisme à une époque où Batman enchainait les échecs: c'est en ce sens que "A Lonely Place of Dying" a un jour été nécessaire...
Amrit
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le 7 juil. 2013

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Amrit

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