On ne se mentira pas en disant que Spawn tournait un peu en rond. Depuis que Al Simmons avait vaincu Malebolgia, l'hésitation se faisait sentir quant au devenir de Spawn mais c'est bien une fois le trône obtenu par Cogliostro que Spawn est devenu médiocre. Répétant un même schéma mais avec une dose de tragique en moins, tombant dans le stéréotype et dans les personnages sans intérêt. Spawn ne savait où aller.
Aux dernières nouvelles, Nyx a trahit Spawn et celui-ci ère sans but désormais, alors que sa mémoire a été partiellement volée par Mammon. Une idée qui sonne comme déjà vue dans les pages du Rejeton de l'Enfer.


Or, ce quatorzième tome est le tome du changement d'équipe scénaristique et après quelques chapitres dans la lignée des intrigues précédents, on a un changement aussi rapide que brutale : Spawn retrouve la mémoire, c'est bon, on s'est trompé et on fait enfin avancer l'intrigue de Spawn en revenant aux fondamentaux : du tragique, du malsain et de l'apocalyptique. Cette fois plus question de se défiler, plutôt que de mettre des prétendus plans qui n'avancent pas c'est dans l'Armaggedon que l'histoire s'engouffre et quelle bonne idée ! Ce sentiment de menace absolu surplombe le lecteur et l'intimide.
Dans le même temps, des nouveaux personnages viennent remplacer Nyx et on appréciera de découvrir la Legion des Hellspawn, menée par le jeune Christopher, incarnant la honte de la damnation. De manière générale ce tome est un retour salutaire aux sources de Spawn. Alors que depuis quelques temps le Hellspawn ne semblait être qu'une imitation de lui-même, ici le rejeton de l'Enfer retrouve tous ses drames : tremblez le péché est de retour. Cette nature du mal, de l'horreur de la lutte entre l'Enfer et le Paradis est remis au centre. En faisant le portrait des autres Hellspawn, ce tome nous propose un peu plus de vies damnées, ce qui n'est pas pour déplaire aux amoureux des tragédies que sont les lecteurs de Spawn.
On a ce sentiment de menace apocalyptique pressante, tout en gardant au centre l'âme damnée de Al Simmons et son rapport à la souffrance, à l'espoir, au pardon. L'humanité, trop souvent mise de côté, est replacé au centre de l'attention. Les lecteurs en ont pour leur argent ! En quelque pages, Spawn avance plus que depuis des années !
Et cela se fait sans exagération, mais avec le bon rythme. La géopolitique s'explique mieux : le désir de Mammon de gouverner le Ciel, la tour des Enfers de Cogliostro qui monte vers le ciel, les séraphins qui sont attaqués pas les Oubliés, la Terre qui veut se protéger. Tout apparaît avec une évidence que le lecteur appréciera.


Le retour de la famille Black est bien mieux pensée que lors de son précédent retour et s'imbrique avec un ton très malsain dans la thématique apocalyptique.
Depuis quelques tomes et donc années, on pouvait s'inquiéter du devenir de Spawn, mais enfin on nous donne du fond et de la forme, du scénario et de la réflexion. Le récit avance, les personnages aussi. Spawn n'est plus un roi, certes, mais son trône dans le cœur des lecteurs est retrouvé !

mavhoc
8
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le 3 déc. 2017

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mavhoc

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