Quel est le principe de cet album ? Facile, ya qu’à lire le titre : la modernité. Tout l'album est élaboré comme une variation autour de ce même thème : la modernité.
Le point de départ est un constat tiré par le héros dès la première planche : Talon déplore les rumeurs qui circulent à son sujet. « Talon c'est dépassé, Talon est un héros fini, Talon n'a pas su s'adapter aux changements d'époque... ». Ce à quoi, Lefuneste répond non sans perspicacité : « Toute cette jeunesse... Je nous sens comme deux diplodocus dans une cour de récréation. »
J’avoue que c’est justement son côté rétro de Talon qui me plaisait chez ce personnage, alors pourquoi changer une équipe qui gagne ? Malheureusement les nouveaux scénaristes ne l’ont pas perçu de cette oreille, et nos deux compères décident de se mettre à la page.
C'est ainsi que, de gag en gag, Talon et Lefuneste tâcheront de se frotter à des univers bien éloignés de leur quotidien habituel et auxquels il leur faudra s’adapter. Parviendront-ils à apprivoiser un ordinateur ou à dompter un téléphone portable, à fréquenter les réseaux sociaux et les fast-foods ? Le défi est de taille pour ces héros d’un autre temps !
Dans la foulée, le lectorat doit s’adapter à un nouveau Talon, lui aussi…
Si l'idée de base semble ingénieuse, il n'est pas encore dit que les planches seront aussi drôles que prévu. Parce qu'enfin, cette volonté de modernisation était-elle vraiment nécessaire ? Greg ne se retournerait-il pas dans sa tombe en voyant son héros fréquenter les fast-foods ?
À la lecture de cette BD, on saura si Talon avait raison de vouloir se mettre à la page, ou s’il aurait mieux fait de tourner la page…