Le titre ne laissait aucun doute sur la durée de la série. 52, comme le nombre de semaine sur une année. La série étant hebdomadaire, nous savions parfaitement que cela ne durerait qu’un an. Et quel dommage ! Sans énormes stars, sans poids lourds, Geoff Johns, Grant Morrison, Greg Rucka, Mark Waid et Keith Giffen nous on montrer, qu’avec simplement du talent on peut proposer des histoires formidables, incroyables avec n’importe quel personnage !


Isolée à Nanda Parbat, Renee Montoya doit à tout prix rentrer à Gotham City afin de sauver Batwoman de la secte de la Bible du Crime ; Animal Man est perdu dans l’espace, séparé de ses amis, Adam Strange et Starfire ; Steel part à la rescousse de sa nièce au courant des méfaits de son employeur, Lex Luthor ; Ralph Dibny continu sa quête en enfer ; et Black Adam tient à protéger coûte que coûte l’indépendance de son pays, le Kahndak. Mais toutes ces quêtes apparaissent bien futiles face à la possibilité d’une réécriture complète de la réalité !
(Contient les épisodes #40 à 52)


John Henry Irons, Steel, avait raison depuis le début ! Depuis le début du projet Everyman de Lex Luthor, il sait que cette générosité apparente n’est qu’un masque ! Et lorsqu’il découvre que Lex Luthor peut retirer, à loisir, les pouvoirs qu’il a donné, il sait que le magnat du crime finira par faire une erreur. Et lorsque, le soir du Nouvel An, des dizaines de nouveaux super-héros meurent d’une simple pression d’un bouton, il sait qu’il va enfin pouvoir se dresser contre lui ! Mais tout ce projet n’avait qu’un seul objectif, lui conférer à lui seul des pouvoirs !


Enfin cette cruche de Natasha ouvre les yeux ! Et j’en suis encore à me demander, comment, avec le niveau d’intelligence qu’elle a, elle a pu se laisser embobiner dans cette histoire ! Quel plaisir, également, de voir enfin Lex Luthor d’arrêter de faire le faux gentil pour montrer son vrai visage. Une intrigue sympathique, qui ne sert, au final, qu’à démontrer un peu plus la mégalomanie du richissime criminel de Metropolis.


Ralph Dibny quand à lui, se trouve également sur la dernière ligne droite de son « enquête » ! Alors qu’il atteint son but, il montre enfin qu’il n’a rien perdu de son esprit critique de détective et, surtout, qu’il est loin d’être devenu aussi fou qu’il a pu le laisser penser. Pire, il montre à quel point l’amour qu’il a pour sa femme est un moteur incroyable. Et malgré la mort de cette dernière, il est prêt à tous les sacrifices pour la retrouver.


Une petite intrigue toute simple, tout mignonne mais qui redore, personnellement, le blason de Ralph Dibny. Il passe, à mes yeux, d’un personnage loufoque, humoristique, à un personnage d’une grande intensité émotionnelle.


Animal Man, que l’on pensait mort, parvient finalement, ainsi que ses compagnons d’infortune à rentrer chez lui. Au final, on peut se demander qu’elle fut l’intérêt de cette partie de l’intrigue. A la limite la seule chose à retenir c’est l’aspect un peu aguicheur et sexy qu’apporte le personnage de Starfire. Parce qu’au final, ce que l’on retient peut-être le plus de leur odyssée c’est la partie sur Lobo, et la façon dont cela se fini avec son dieu dauphin…


Si tous les personnages mis à l’honneur dans 52 voient leur vie plus ou moins chamboulée, il y en a un qui est particulièrement mis à mal, et c’est Black Adam. Ce dernier a vécu une véritable métamorphose grâce à l’arrivée, à ses côtés, de la douce et magnifique Isis. Cette dernière a su apporter du calme dans l’esprit de Black Adam, et le guider sur des sentiers plus pacifique. Malheureusement, les agissements de la Suicide Squad, et d’Amanda Waller, ont mis à mal la nouvelle image de la famille Black Adam, en poussant à bout le jeune Osiris.


Mais les choses vont encore davantage partir en vrille. Sobek, le crocodile, va montrer son véritable visage, tandis qu’Isis va voir ses pouvoirs ne plus fonctionner. Pour ne rien arranger, les quatre Cavaliers de l’Apocalypse, création des savants fous se trouvant sur l’île d’Oolong, vont débarquer au Kahndak pour commettre l’impensable ! Black Adam va alors sombrer dans une rage noire, dans une folie meurtrière inimaginable, cautionnée par Isis elle-même !


Très franchement, avec l’intrigue sur Renee, cette année autour de Black Adam aura été ma partie préférée ! J’ai adoré le travail effectué sur le personnage, les personnages créés pour l’occasion. Il est surtout cruel, et donc jouissif, de le voir goûter du bout des doigts au bonheur, et voir avec quelle facilité, quelle cruauté, les scénaristes lui reprennent tout, de façon tellement violente et tragique.


Renee justement, cette dernière peut voir en Vic Sage, La Question, le responsable de sa renaissance. Alors qu’elle écumait les bars, Vic a su la piquer au vif pour la remettre en selle. D’abord insupportable compagnon de route, il est devenu, petit à petit, un ami essentiel à Renee. Mais Vic est atteint d’un cancer, et alors que Renee tente de le ramener à Nanda Parbat pour le soigner, il finit par s’éteindre dans ses bras ! Dans une scène d’une émotion incroyable.


Renee comprend alors qu’elle a subit une sorte de formation, pour devenir la nouvelle Question ! Quel choc ! Et puis elle ne sait pas si elle se sent capable d’une telle mission, ni si elle en a l’envie, tout simplement. Mais elle ne va pas avoir le temps d’y réfléchir très longtemps, puisque Batwoman est sur le point d’être sacrifié sur l’autel de la secte de la Bible du Crime !


Personnellement, Renee est le personnage le plus intéressant, le plus passionnant de cette série. Elle subit une transformation incroyable ! C’est tout simplement un personnage d’une grande puissance scénaristique. J’ai véritablement adoré le travail effectué avec elle.


J’en termine avec ma review, avec l’intrigue « principale » de la série, et ce qu’il se passe avec Skeets ! Je ne vais rien en dévoiler pour ne pas gâcher la surprise, mais je trouve dommage d’être parti dans un tel « délire ». Une nouvelle boucle temporelle, qui a côté de toutes les autres intrigues est bien compliquée. Pour pas grand-chose au final. Cela en est même dommage de finir là-dessus…


Graphiquement, aucune surprise. On se retrouve avec, l’énorme, équipe artistique que l’on a pu voir sur les trois premiers tomes, à quelques rares exceptions. L’ensemble graphique est cohérent et agréable. Les différences notables collant parfaitement avec les différentes intrigues.


Bref, 52 est une œuvre culte ! Déjà rien que par sa publication, ou encore son postulat de départ et l’absence des héros emblématiques de DC. On se retrouve avec de véritables mastodontes au scénario, qui nous proposent une année d’aventures incroyables avec des personnages secondaires. Des intrigues palpitantes, incroyables, des rebondissements totalement inattendus et énormément d’émotion. 52 est une œuvre incroyable que tout fan de comics se doit d’avoir lu, au moins une fois.

Romain_Bouvet
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Créée

le 15 janv. 2019

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