« C'était maintenant qu'il commençait vraiment, le XXème siècle ! »

Première époque de la « Putain de guerre » selon Jacques Tardi. Des planches larges, aérées, découpées chacune en trois longs strips horizontaux. La composition des pages est exemplaire, chaque double-planche compte de six vignettes qui se répondent les unes aux autres : cette technique permet à Jacques Tardi de dessiner côte à côte la mobilisation en France et en Allemagne, des scènes presque identiques, où seule la perspective est inversée. Simple mais génial, il suffisait d’y penser.

Les graphismes ronds et simples rappelleraient, au début, les dessins des petits illustrés du début du siècle. Mais rapidement Jacques Tardi montre que sans rien changer à ce trait presque enfantin, tout en rondeurs, il peut aussi dépeindre des champs de cadavres et des corps déchiquetés par l’artillerie. La mise en couleurs des prairies, des champs, est souvent libérée des contours, ce sont des touches de couleurs placées côte à côte ... peut-être un clin d’œil au fauvisme de l’époque, qui a pris son essor juste avant la guerre.

Parce que cet album court d’Août à Décembre 1914, les couleurs se transforment, les prairies vertes sont remplacées par les champs bourbeux de l’Automne, puis les tranchées hantées par le froid de l’Hiver. A mesure que la guerre progresse, le dessin perd ses belles couleurs de l’Eté, pour virer au brunâtre, puis au noir et blanc. Là encore, un effet simplement génial ... mais il fallait y penser !

Et au milieu de toute cette horreur, il y a même un peu d'humour avec les kilts écossais.
Wakapou
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le 14 sept. 2013

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Wakapou

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