L'horreur du 13 novembre donne forcément très envie de réécouter Eagles of Death Metal, groupe un peu anecdotique mais formidablement sympathique, propulsé malgré lui en pleine ligne de front dans notre guerre contre le radicalisme (... sans même parler de la nécessaire mise au point sur l'absence complète de Death Metal dans la musique de Josh Homme / Baby Duck et Jesse Hughes / Boots Electric...). Comme son prédécesseur, le roboratif "Heart On", "Zipper Down" est un disque adorable même si à demi raté (ou seulement à moitié réussi si on préfère), mais pour des raisons toutes autres : le terrain investi par EODM sur cet album est en effet relativement nouveau, le duo s'écartant de ses origines "classic rock" un peu beauf (pour rire, quand même) pour inventer - eh oui, même si on ne les attendait pas là - une sorte de rock stoner parodique du plus bel effet. Mélodies survoltées et froufroutantes, vocaux opératiques, quelques morceaux semblent même lorgner sur le pré carré de Sparks (à quand une reprise de "This Town ain't Big Enough" par EODM ?) : invraisemblable, non ? Mais c'est surtout quand Josh Homme prend vraiment la main - ce qui est nouveau aussi - et décide de pousser le curseur "pop" de "... like Clockwork" un cran plus loin que "Zipper Down" devient vraiment intéressant, et prend du sens. Malheureusement, la production largement ratée - on n'a ni l'énergie furieuse du groupe en live, ni la brillance pop nécessaire aux chansons - et aussi un bon tiers de l'album rempli par des morceaux plus que dispensables font que l'on ne réussira pas à dépasser la mention "peut mieux faire". Sauf que, si cette musique emmerde les islamistes (et les prêtres intégristes), elle nous devient automatiquement indispensable, non ? [Critique écrite en 2015]

EricDebarnot
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le 1 déc. 2015

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Eric BBYoda

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