Whiplash Smile
6.9
Whiplash Smile

Album de Billy Idol (1986)

Lost my baby 'fore the summer sun was through

Toute notion d'objectivité s'est perdue quelque part avant d'écrire ces mots. Disons-le de suite, Whiplash Smile est mon deuxième album préféré de Billy Idol. Lequel se place en pole position ? C'est une autre histoire et il faudra attendre encore un peu pas si longtemps que ça non plus.


La précédent disque du chanteur a cartonné, du coup les tournées s'intensifient. Sauf que même en arrêtant les concerts pour préparer l'album suivant, Billy continue de vivre à cent à l'heure. Ses addictions à la drogue deviennent ingérables au point même que son manager Bill Aucoin lâche l'affaire. Son couple se casse la gueule, ils se sépareront un an après la naissance de leur fils. Mais voilà sa carrière passe devant et vu le succès, le chanteur n'a pas l'intention de s'arrêter.

L'été 1985 marque la sortie du best of/remix Vital Idol. Uniquement en Europe...oui c'est un peu le bordel ce disque. Cette édition est alors le plus gros carton d'Idol dans son pays natal, explosant même ses albums précédents. Une seconde version sortira aux US en 1987, avec quelques changements mais surtout avec des ventes colossales. Depuis il y a eu d'autres CD sous le même nom avec plus ou moins les mêmes pistes, c'est un peu le bordel mais je suis pas là pour parler de ça. Pour faire simple, tout ça n'aide vraiment pas la santé mentale du chanteur. Il attrape de plus en plus la grosse tête, ce qui ne fait pas bon ménage avec les mélanges cocaïne et héroïne. Son ego le pousse à vouloir tout contrôler, tout jouer, tout faire, tout écrire, ajouter des synthés et globalement dégager son binôme Steve Stevens. Oui parce qu'il a un peu mal pris le succès du thème de Top Gun, composé et interprété justement par Stevens et Harold Faltermeyer (qui joue une partie des claviers sur Whiplash Smile). C'est le début de la fin...


Globalement j'aime bien la pochette même si ça reste assez basique et dans le même principe que les précédentes. Il faut mettre en avant le chanteur et rien d'autre, c'est lui qui fait vendre...du moins je suppose que c'est l'idée. Par contre faudra juste m'expliquer le petit logo moche là dans le coin. C'est donc un symbole ying-yang, avec une croix et une guitare qui je pense représentent Idol et Stevens respectivement, et le tout est entouré d'un disque comme la planète Saturne sauf que c'est un tourne-disque ? Je...j'ai même pas...non c'est nul ! C'est dommage parce qu'à l'intérieur du vinyle il y a une bien meilleure photo du chanteur, marcel troué et fouet à la main. C'est aussi le dernier album qui garde le concept de face 5 et 6, continuant le principe qu'il s'agit d'un seul et même album depuis le disque éponyme.


On ouvre avec Worlds Forgotten Boy qui garde la guitare agressive qui a fait le succès de Rebel Yell. Mais dès le départ il est évident qu'il y a eu du changement, les synthés sont bien plus présents ce qui n'est pas non plus une mauvaise chose. Billy pousse ses cris typiques, Steve déchire ses cordes en particulier sur son solo magnifique, et moi j'explose de joie. Sans être son titre le plus mémorable, c'est une parfaite façon de commencer les hostilités.

Alleeeeeeeeeeez ! To Be a Lover est de loin une de mes chansons préférées dans toute la carrière de l'artiste. Difficile de ne pas associer les paroles avec ce qui se passe dans la vie de l'artiste à ce moment là. Il a véritablement oublié d'être un amant pour sa femme, préférant la tromper avec la drogue et tout un tas de groupies. C'est l'exemple parfaitement parfait de ce que je disais avant, Billy Idol est l'Elvis blond platine. Avec ses chœurs féminins, son piano omniprésent et son rythme entraînant comme pas possible, ça aurait pu être un véritable titre Rockabilly si Brian Setzer était à la guitare. Mony Mony avait cartonné donc pourquoi pas retenter avec une nouvelle reprise. Idol s'est basé sur la version reggae de George Faith, ignorant totalement l’existence de l'originale par William Bell et Booker T. Jones. Même Bruce Springsteen s'y essayera récemment mais aucune version ne vaut celle d'Idol et j'ai même pas honte de le dire. Le single se vend plutôt bien et est accompagné d'un clip sympathique mais pas super original, j'aime bien l'idée du chanteur prêt à en découdre dans le ring et Stevens jouant du clavier jambe dessus.

Difficile d’enchaîner mais Soul Standing By fait le job. A nouveau on a le coup des synthés très marqués, à croire qu'Idol a vu que la New Wave est en train de tout bouffer sur son passage. Mais l'électricité de Steve est toujours là heureusement. Dans tout ça, ça reste un titre vraiment solide que j'aime beaucoup. Et qui sera d'ailleurs un single uniquement en Australie et en Nouvelle-Zélande, ça je comprend moins j'aurais adoré voir un clip moi !

Et l'Elvis blond platine revient sur Sweet Sixteen. C'est l'une des chansons qui m'a vraiment fait tomber amoureux de la carrière du chanteur. Un titre essentiellement acoustique et étonnamment doux et mélancolique. Il y fait à nouveau de nombreuses références à son couple avec Perri Lister qui bat de l'aile. Mais c'est aussi inspiré par la vraie histoire de Coral Castle en Floride. Pour résumer le plus simplement possible, un jour Edward Leedkalnin décide de construire un château de corail aux États-Unis pour essayer de reconquérir sa fiancée qui l'avait délaissé la veille de leur mariage. Le single est aisément l'un des plus mémorable de toute la carrière de l'artiste et le succès est bien-sûr au rendez-vous. Il est accompagné d'un clip en noir et blanc qui accentue ce côté tristounet mais il en existe un autre moins connu, cette fois en couleur et globalement similaire dans le ton.

L’enchaînement avec Man For All Seasons est assez étrange, on change complètement de style d'un seul coup. On retrouve ce qui a fait le succès du duo Stevens Idol, avec un titre très Rock et rythmé dans le style de Rebel Yell. Du coup ça fonctionne très bien.

La face B du disque, ou face 6 si on continue le concept du chanteur, s'ouvre tous synthés dehors sur Don't Need a Gun. Pendant longtemps j'accrochais pas du tout mais avec le temps je me rend compte que c'est un de ses singles les plus accrocheurs. Je trouvais que les claviers prenaient beaucoup trop de place et rendait la chanson super kitsch. C'est toujours un peu le cas mais c'est aussi tout ce qui fait son charme. J'apprécie tout particulièrement ce ton assez dark qui reste assez rare dans la carrière d'Idol. Il prouve à nouveau qu'il peut assurer tout seul à l'écriture, ce qui doit expliquer les guitares un peu moins mises en avant. Avec une instrumentation et malgré les paroles anti armes à feu, ça aurait pu facilement servir de thème pour un James Bond. Dans la version du Live à moitié acoustique pour la chaîne télé VH1, Steve Stevens y mélange flamenco et justement le thème du plus grand espion de la couronne. Mais bon vu que single on a le droit à un clip où les deux compères débarquent pour faire le show en plein milieu d'une scène de crime. Je dois l'avouer c'est cool tout ça.

Beyond Belief est l'exemple parfait du titre sous-estimé. On garde le côté un peu dark et les synthés mais surtout une guitare plus présente et quelle guitare oh la vache ce solo est d'un cool ! C'est vraiment dommage qu'on entend jamais parler de cette chanson quand on parle de Billy.

Fatal Charm fait la part belle à la basse et la batterie, ce qui donne direct envie de se dandiner les fesses. On dirait un mélange entre tout un tas de chansons de l'artiste, ça aurait fait un très bon single qui aurait sûrement cartonné, en plus elle est présente dans le quatrième film Freddy.

All Summer Single n'en est pas un contrairement à son nom ! Au début on se dit que ça n'a rien de bien mémorable, sans être mauvais, mais graduellement la chanson gagne en puissance.

Et on termine sur One Night, One Chance avec un Billy Idol totalement en mode Elvis. J'adorerais en entendre une version acoustique avec sa voix d'aujourd'hui. Définitivement l'une de mes préférées sur tout l'album.


Ouais bon dix chansons c'est bien trop court, on voit vraiment pas le temps passer. C'est vraiment con que le duo Stevens et Idol se soient séparés comme ça, parce qu'ils tenaient vraiment le bon filon. Et la preuve en est que Whiplash Smile s'est à nouveau très bien vendu. Du coup je trouve ça presque bizarre qu'on l'oublie aussi souvent dans la carrière du chanteur, je veux dire que ce n'est pas l'album dont on parle le plus. Même Cyberpunk qui est généralement peu apprécié voire détesté, fait bien plus parler de lui.

Idol lui-même ajoutera qu'il avait insisté pour tout écrire seul et faire quelque chose de complètement différent. En gros pousser à fond les synthés. Mais toujours selon lui, il a glandé ce qui a donné un album brouillon et a tué sa collaboration avec Steve Stevens.

Il faudra attendre 6 ans pour retrouver le grand blond avec son premier album dans les années 90 mais surtout sans son guitariste.

Hairy_Cornflake

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