Ça commence comme un film. Ambiance percussive, suspense. Voix perdue dans l’éther. Une voix haute perchée comme à l’Opéra. Et le synthé ronronne. Collage sonore, sauvagerie décorative. On entend des cris d’animaux sortis de je ne sais qu’elle jungle. Intermède ou intro, je ne sais, en tout cas : Welcome.


Welcome To The Pleasure Dome (people).La New wave dans toute sa splendeur. Basse mécanique. Et le synthé au centre à côté, derrière. Partout. Synth pop oblige, on mange du synthé à toutes les sauces. Le lead vocal déclame plus qu’il ne chante. J’ai l’impression fausse qu’il engueule quelqu’un dans la salle. A mon avis c’est fait exprès. Après les Clash et les Sex Pistols, on ne peut plus chanter comme avant au pays de sa majesté. On aborde les années fric. Les glorieuses années 80. Plus rien ne sera pareil. Le lead vocal pose comme un présentateur télé, chante comme un speaker radio. Welcome. Voici le show, avec les bruitages à l’appui. Asseyez-vous, mesdames et messieurs, ça va commencer. Le morceau est inhabituellement long. Pauses. Relances. Sur un beat immuable et binaire. Et la phrase fétiche qui revient de temps en temps :


« Welcome to the pleasure dôme »


 Trop longue entrée en matière pour un album aussi fourni. Puis c’est : Relax (Come Fighting)


Enfin on passe aux choses sérieuses.


« Relax. Don’t do it. When you wanna suck it to it. Relax. Don’t do it. When you wanna come » J’étais très jeune à l’époque, mais j’avais très bien compris. Je crois que tout le monde avait compris. Ça fait le charme du morceau. Tout le monde se défoule sur la piste comme un seul homme. On a compris. Même si le morceau est interdit d’antenne à l’époque. (Nous on était pas censé comprendre l’anglais). Provoc et tapageur. Relax. Avec un riff ultra simple, et ultra efficace. Et qui finit sur un violent…


« …Come ! »


 Relax, morceau culte. Comme le clip idoine. Le fameux clip avec deux (vieux) en costard cravate, qui se battent sur un ring de boxe, en faisant des doigts d’honneur à la caméra. Et le public en délire derrière. Culte. Rien à  ajouter. Jouissif en plein cœur.


   La basse se fait alors écraser par un effet qui la fait sonner comme un synthé. Et le gars au micro nous donne sa vision du monde. War. Two tribes. C’est pas joli, joli, malgré le beat, disco repenti. Two Tribes. Meilleur morceau du monde. Chanteur enragé. Basse hypnotique. Synthé ivre de joie. On n’est là pour se défouler, même si les nouvelles ne sont pas géniales. Intermède.
Reprise. Les morceaux lents, sont beaucoup moins intéressants. Ils me parlent beaucoup moins. La production pêche par le trop plein d’effets. La est reverb envahissante. Les violons (synthés), qui sonnent vraiment, « vintage », et je suis gentil.


Ah ! Le son des synthés des années 80 ! On ne peut pas les écouter aujourd’hui sans un sourire. Tout un monde qui nous sépare, maintenant. Et je rajoute la boîte à rythme qui se substitue au batteur, et c’est le pompon. Et ça ne va plus. Whish (The Lads Were Here) et le chant à plusieurs voix qui fait de moins en moins original, et de plus en lus gimmick. The Ballad Of 32, instrumental qu’on peut légitimement oublier. Krisco Kisses. Euh…fourre tout. L’album sytnh-pop tourne court, et glisse vers l’Opéra rock. Ça part dans tous les sens. Pas bon signe. Le kitsch n’a pas épargné les années 80 loin s’en faut.


 Black Night White Light. Blues (?)  Un blues? Sans déconner. Un morceau Presque classique s’invite dans mon Pleasure dôme. Une ballade bluesy pour un album normal. The Only Star In Heaven. New wave répétitive à la longue.


Je m’ennuyais ferme, puis voilà que tombe du ciel, une guitare acoustique providentielle. The Power Of Love. Tube et classique instantané. Les violons ne me gênent plus. Le piano acoustique déroule ses accords, il développe un truc. Merde ! On dirait que ce morceau a été arrangé par quelqu’un d’autre. La mélodie se déploie. Bon boulot. Trois morceaux ressortent facile du LP. Relax. Two Tribes. Et The Power Of Love. Trop de morceaux pour trop peu. 4.


  PS : J’ai beau chercher sur internet, je ne trouve pas le fameux clip de Relax. Comment est-ce possible ? Un truc aussi connu. En persévérant, je me rends compte que ce n’est pas le clip de Relax, mais Two Tribes. Les gars ne sont pas sur un ring de boxe, mais dans une arène. Ils ne sont pas « vieux », mais avec des masques ; qui de Ronald Reagan, et qui du dirigeant de l’Union soviétique de l’époque. Combat entre l’Est-Ouest, symbolique et qui finit mal. J’avais tout mélangé dans ma tête. La mémoire c’est quelque chose.
Relax.

Angie_Eklespri
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le 7 juin 2019

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Angie_Eklespri

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