Après "Nefirtiti" (1967), un saut technologique et stratosphérique vers cet album live de 1982. Pour le contraste. La transition est assez impressionnante.


Cette fois, le groupe de musiciens qui entoure Miles Davis est, pour moi, complètement inconnu.
Bill Evans au saxo ! Mais non, ce n'est pas le pianiste de talent qui a joué avec Miles Davis, un siècle plutôt. Un homonyme donc...
Marcus Miller à la guitare basse (c'est fini la contrebasse...)
Mike Stern à la guitare électrique (A joué dans le groupe de rock Blood, Sweat and Tears)
Al Forster à la batterie
Mino Cinelu aux percussions (un français, si j'ai bien lu)


Le genre ? Très éloigné du Miles Davis de "Kind of Blue" et même de "In a silent way". On dit qu'il s'agit du jazz fusion ou jazz funk. J'aurais plutôt classé cet album dans le jazz rock. A moins qu'il ne s'agisse de la même chose ou de subtiles sous-divisions.


L'impression générale ? Pas désagréable à entendre. J'ai toujours un peu l'impression que percussions, batterie, basse, guitare jouent un peu dans une musique très rythmée et très colorée (influence de rythmes africains ? ) sous un oeil ou une oreille bienveillante et qu'à un moment donné, Miles Davis se lève, brandit sa trompette et siffle la mi-temps comme s'il disait : "bon, maintenant, passons aux choses sérieuses". Et là, brusquement, tout s'assagit pour que le son pur de la trompette de Miles puisse s'imposer.


Le premier morceau "Jean-Pierre" pourrait être une variation autour du thème ou de la mélodie "dodo, l'enfant do". Très surprenant. Très surprenant mais pas mal car le rythme est un peu plus lent, ce que je préfère. Il est repris deux fois dans l'album. Est-ce un rappel de fin de concert ?
La trompette de Miles Davis aérienne comme étouffée ou lointaine.


Le troisième morceau "Fast Track" voit un intéressant duo entre la trompette de Miles Davis et la guitare de Mike Stern.


"My man's gone now". Très long morceau (20') sur un tempo bien plus lent avec une trompette précise, incisive. Là, je reconnais Miles Davis. Même si parfois, il se lâche un peu. A mi-morceau, le saxo (de Bill Evans ...) se lance dans une belle improvisation et déchaine les percussions avant de céder la parole à la guitare qu'interrompt la trompette qui a le don de calmer tout ce beau monde.
Ce morceau établit une passerelle entre le Miles d'avant et celui de ce concert. Excellent.


KIX est particulier, démarre sur un ton badin qui pourrait même faire penser, parfois, à des rythmes reggae. Au fait pourquoi pas... Le saxo a dans ce morceau une sonorité parfois coltranienne. Mais ce n'est pas pour me déplaire.


Comme je disais au début, c'est un album live qui a l'avantage de mettre à nu les musiciens par rapport à l'album studio qu'on peut toujours imaginer "arrangé". L'inconvénient, c'est la présence du public (enthousiaste, certes) qui perturbe un peu l'écoute. Mais ce n'est pas si grave.


Au final, l'atterrissage en 1982 n'est pas si douloureux. Au contraire. Et j'ai bien aimé puisque je vais mettre un point plus par rapport à "Nefertiti" qui reste quand même très agréable à écouter.

JeanG55
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Miles Davis 1, Miles Davis 2 et Albums de Jazz

Créée

le 26 août 2021

Critique lue 179 fois

1 j'aime

JeanG55

Écrit par

Critique lue 179 fois

1

D'autres avis sur We Want Miles (Live)

We Want Miles (Live)
JeanG55
8

Le saut de 1967 à 1982

Après "Nefirtiti" (1967), un saut technologique et stratosphérique vers cet album live de 1982. Pour le contraste. La transition est assez impressionnante. Cette fois, le groupe de musiciens qui...

le 26 août 2021

1 j'aime

Du même critique

La Mort aux trousses
JeanG55
9

La mort aux trousses

"La Mort aux trousses", c'est le film mythique, aux nombreuses scènes cultissimes. C'est le film qu'on voit à 14 ou 15 ans au cinéma ou à la télé et dont on sort très impressionné : vingt ou quarante...

le 3 nov. 2021

23 j'aime

19

L'Aventure de Mme Muir
JeanG55
10

The Ghost and Mrs Muir

Au départ de cette aventure, il y a un roman écrit par la romancière R.A. Dick en 1945 "le Fantôme et Mrs Muir". Peu après, Mankiewicz s'empare du sujet pour en faire un film. Le film reste très...

le 23 avr. 2022

21 j'aime

8

125, rue Montmartre
JeanG55
8

Quel cirque !

1959 c'est l'année de "125 rue Montmartre" de Grangier mais aussi des "400 coups" du sieur Truffaut qui dégoisait tant et plus sur le cinéma à la Grangier dans les "Cahiers". En attendant, quelques...

le 13 nov. 2021

21 j'aime

5