Abigail Williams, l'éternel outsider du Black Metal ricain...

Cela fait déjà 3 ans que Walk Beyond the Dark est sorti. Cinquième album de la discographie d'Abigail Williams, et même on pourrait dire de Ken Sorceron, car ici on peut parler d'un one man band puisque son leader compose tout lui-même et sait s'entourer de super mercenaires pour les phases d'enregistrements et de tournées.


Cela fait trois ans que j'essaie de mettre des mots sur ce que je ressens envers cet album, et comme pour les premières écoutes de plusieurs des albums du groupe: c'est assez déroutant.

Pourquoi ?

Parce qu'à chaque nouvelle fournée, on perd ses repères.

(bon et puis aussi j'avoue, je pensais l'avoir déjà fait...)

Ken Sorceron creusant à chaque fois dans ses influences dans une direction différente. Un coup plus symphonique, un autre plus rentre dans le lard, un autre plus progressif, voire même un peu psyché: on est loin des origines du groupe qui avait un style entre deathcore/metalcore marié au black metal lors de la parution de ses premières compositions sur myspace.


Ici, on revient vers une recette plus proche du troisième album, Becoming, le premier album progressif, un sérieux contrepied des précédentes propositions. On retrouve des morceaux d'une longueur conséquentes, entre 8 et 11 minutes, mais aussi quelques uns plus courts entre 4 et 7 minutes, comme si le compositeur à travers leur format et le style d'écriture avait eu envie de marié deux styles qu'il avait déjà exploité. Les plus courts étant plus tourné vers l'efficacité, ne nécessitant pas des parties trainer sur plusieurs minutes pour le développement du morceau.


Outre le titre de cet album, certaines ambiances sombres ou crépusculaires nous tournent vers une ambiance bien dépressive. Vous me direz que beaucoup de différents sous genres du black metal le sont ? Oui, mais là on est chez un maitre en la matière. Nous ramenant parfois un court instant vers la lumière après une intense progression partie du néant pour mieux brutalement nous y ramener.

Bref, il faut prendre son temps avec cet album. Le morceau d'ouverture I will depart, n'est pas du tout dans cette veine, ça reprend plus le côté "martial" du black metal, la marche guerrière, mais une très longue marche...

Pour moi l'album commence vraiment à partir de second second morceau, Sun and moon, dévoilant réellement ses intentions, sa patte et la manière dont il faudra l'approcher.

Je ne vais pas vous décortiquer chaque morceau un par un, mais je vais insister sur une seule chose: la conclusion de l'album.

The Final Failure de son titre conclue en apothéose l'album à l'aide de ses 11 minutes, comme le faisait en son temps Beyond The Veil sur Becoming.


Abigail Willaims a bientôt 20 ans d'existence. Une existence bien mouvementée, voire chaotique, qui n'a pas permis au groupe, très prometteur dès ses débuts, de se construire la carrière qui lui est due. Faisant partie des pionniers de la scène BM américaine du début des années 2000, le groupe n'a pas su trouver son public tourné à l'époque vers le Metalcore et le Deathcore.

Après tout est question de rendez vous manqués, comme pour beaucoup de groupes. Mais pondre des albums comme ceux là, avec en plus ce niveau de production, et une scène musicale émergée depuis ?

Trop peu présent sur les scènes pour défendre ses nouvelles compositions et agrandir sa fan base certains diront. Pas assez d'actu ?


Peu importe, l'outsider maudit du black metal ricain n'a pas la place qu'il mérite, alors que certains de ses ex comparses de scène d'il y a 15 ou presque vingt ans sont maintenant sur le devant de la scène.

Loys_G__Bakemono
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le 6 déc. 2022

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