Voyager
6.2
Voyager

Album de Vitalic (2017)

Voyage Vitalic mais reviens vite...

Voyager démarre fort dans une joyeuse mixture hybride servant d'intro. Une première poussée intéressante aux accents rock seventies emballés dans un joyeux coffret Disco.
"El Viaje" sert de préface musicale lancée comme une fusée à travers l'univers du compositeur. Après un décollage rapide et réussi, soudainement l'on rencontre une première perturbation :


" Waiting for the stars " semble être, dès les premières notes, un morceau prétentieux et prévisibles. Un bref regard sur l'écran du téléphone : non, non, il s'agit bien du dernier Vitalic. J'ai pourtant cru que le téléphone s'était mis en lecture aléatoire et que nous étions tombés sur le nouveau Solveig ou pire, le dernier Benassi.
Fort heureusement, cette sensation s'atténue rapidement et le morceau déploie toutes ses couleurs néo-disco une trentaine de secondes plus tard. La ligne de basse rappellera tout de même "Under Pressure" de Queen en mode accéléré et disco pailleté.
C'est intelligent mais ça pue la vanité !


"Levitation" et son intro bling-bling façon prod américaine calibrée pour les radios, laissera toutefois échapper de belles saveurs électro new-age. Néanmoins, le morceau s'épuise dans une boucle répétitive et outrancière.


"Hans is driving" est telle une boite à musique qu'on ouvre avec plaisir. Les références y sont nombreuses et habilement empilées. Ainsi, on retrouvera une touche de "Kool and the Gang" réarrangée sauce 2017, un zeste de' "Loose yourself to dance" de Daft Punk (vous me prendrez certainement pour un fou) et le tout saupoudré par "Oxygène" de Jean-Michel Jarre, véritable cerise sur le gâteau.


"Use it or loose it" est une belle pépite instable et sauvage qui sert de rupture avec les morceaux précédents. Démarrant sur un ton à la Black Strobe et son célèbre "Burn your own Church", l'explosion dansante surviendra quelques instants plus tard et l'envie de bouger deviendra un besoin.
Une dualité intéressante entre certaines sonorités empruntées au métal et un refrain électro complètement clubesque et dansant.


"Light Speed" n'est ni plus ni moins qu'un "Burnin" de Daft Punk revisité vingt ans après. Aucun intérêt, on frôle le plagiat.


"Eternity", coup de poing, coup de coeur. Juste, émouvant, transportant, le morceau porte littéralement l'album. Voyage lyrique, chant d'opéra, électro intimiste, tous les ingrédients sont présents pour faire de cette piste un emblème de l'oeuvre de Vitalic.


"Nozomi" est inégal et plutôt médiocre. Il me rappelle étrangement la dernière minute de "I love New York" de Madonna, paillette et disco 2017, saturation et mixage sonore. Approximatif, dommage.


"Sweet cigarette" dont le chant saccadé, grave et un brin satirique me rappelle "Let your body learn" de Nitzer Ebb, continue le voyage interstellaire dans une délicieuse et improbable rythmique extraterrestre.


Vous devriez pouvoir terminer l'écoute avec ce morceau. Evitez, le pathétique "Don't leave me now" digne d'une chanson d'Elie Goulding. Ça dégouline d'amour et ça transpire d'un sentiment "gnangnan". C'est truffé de sonorité bas de gamme entendues sur Fun Radio. C'est mauvais et indigne de l'artiste.


En résumé, Voyager est une oeuvre inégale et instable. Le voyage musical de Vitalic reste très inspirant et reflète convenablement les influences de l'artiste. Néanmoins, l'exploration reste légère et superflue, en effet, on aperçoit assez bien les contours et les nuances des paysages musicaux présentés sur cette oeuvre sans jamais pouvoir les toucher du doigt. C'est très frustrant. Vitalic semble coincé entre une volonté de faire danser les foules et une irrémédiable volonté d'exposer ses riches influences.
Et tant pis si les puristes de l'électro s'insurgent devant cette oeuvre hybride, elle a au moins le mérite d'être facile d'accès et assez claire dans la lecture. Toutefois, gardons les pieds sur terre pour ce retour de voyage, ça manque tout de même d'humilité et de création personnelle.

Thelordhyppimeal
6

Créée

le 5 oct. 2017

Critique lue 663 fois

2 j'aime

Critique lue 663 fois

2

D'autres avis sur Voyager

Voyager
Thelordhyppimeal
6

Voyage Vitalic mais reviens vite...

Voyager démarre fort dans une joyeuse mixture hybride servant d'intro. Une première poussée intéressante aux accents rock seventies emballés dans un joyeux coffret Disco. "El Viaje" sert de préface...

le 5 oct. 2017

2 j'aime

Voyager
BlackMaria
7

Un rétroviseur dans l'espace

Le dijonnais Pascal Arbez-Nicolas, alias Vitalic, est (re)connu. Ses ritournelles synthétiques vous ont probablement déjà fait vous déhancher en festivals, jusque tard dans la nuit. C'est que...

le 20 janv. 2017

2 j'aime

3

Voyager
claucloc
5

Glucides, lipides et couloirs de métro

En traînant dans les rayons d'Intermarché, Poison Lips à fond dans les oreilles, je me dis que je finirai sourde et grasse comme un baklava, et que je m'en fiche royalement. Il y a quelque chose de...

le 23 mars 2017

1 j'aime

Du même critique

13
Thelordhyppimeal
6

Un coup de foudre immédiat....Et pourtant...

Comme toujours, les fans de la première heure adoreront. Comme toujours les détracteurs détesteront. Je ne suis ni l'un ni l'autre. J'installe cette délicieuse galette sur ma platine en contemplant...

le 12 oct. 2017

2 j'aime

American Life
Thelordhyppimeal
9

Incroyable chef-d'oeuvre mésestimé

Non, non, je ne pèse pas mes mots. "American Life" est comme le bon vin, il se bonifie avec le temps délivrant une multitude de saveurs et acquérant, au fil des années, un indéniable prestige...

le 4 oct. 2017

1 j'aime

ARTPOP
Thelordhyppimeal
3

ARTPOP pathétique hommage au POPART

N'importe quel amateur de Pop art serait ulcéré à l'écoute de cet album faussement conceptuel. Derrière une pochette plutôt bien réalisée signée du grand Koons se dissimule désordre et vide abyssal...

le 2 oct. 2017

1 j'aime