Envoutant, un plein d'émotions, un disque brillamment composé.

Nous sommes en 1999, dans le comté de Somerset, au Sud-Ouest de l’Angleterre, quand Bruce Soord (chanteur, guitariste, compositeur et producteur de talent) fonde « The Pineapple Thief ». Un groupe aux fortes intonations pop et rock alternatif.
Les anglais passent de nombreuses années sous les radars du succès, avant d’être rejoint en 2016 par l’exceptionnel batteur Gavin Harrisson, et d’atteindre une désormais solide renommée mondiale.
« Versions of the Truth » diffère quelque peu de ses prédécesseurs en date. Le groupe semble avoir privilégié des compositions plus courtes, axées sur des mélodies simples et facilement mémorisables. Les refrains sont accrocheurs et le tout est remarquablement composé. Il est question ici de la perception de la « vérité », de la multitude de « versions » possibles de celle-ci pour chacun d’entre nous et de l’influence des médias dans la distorsion de cette « vérité ».

La voix de Bruce Soord fait merveille. Belle et envoutante sur « Driving Like Maniacs » ou « Out of Line », chaleureuse et sensible sur « Too Many Voices ». Dans un registre plus dynamique, le quartet sait se mettre en valeur dans « Versions of The Truth », « Break it all » et « Demons », titres aux refrains accrocheurs et aux structures élaborées. On relève aussi quelques notes d’exotisme avec l’utilisation rusée du marimba sur le très dépouillé « Stop Making Sense ». Les arrangements claviers font merveille et donnent une touche moderne au disque qui se clôture avec l’hypnotique « The Game ».
« Versions of the Truth » représente admirablement les couleurs du rock alternatif anglais. Le disque est inspiré et bénéficie d’une belle production, moderne et soignée. A son écoute, on peut parfois penser à Muse, Radiohead ou Porcupine Tree, mais ces influences sont bien digérées. « The Pineapple Thief » nous livre un album original, simple en apparence, mais intelligemment composé et pleins d’émotions.