Up in Flames
7.1
Up in Flames

Album de Caribou (2003)

Up in Flames débute par une remise au goût du jour du son du Manchester des années 80, entre les rythmes scélérats des Happy Mondays et la nonchalance simiesque des Stone Roses. Pourtant, ce disque ne sonne jamais comme un hommage trop dévot. Parfois, Manitoba se laisse aller à chanter, et ses vocalises sont alors tout aussi joliment ténébreuses que celles de My Bloody Valentine sur leur classique Loveless. Sur Bijoux, il sample même le saxophone de Pharoah Sanders et l'engloutit sous des brumes voluptueuses.(Inrocks)


Il y aurait eu moyen de faire tellement mieux avec moins de brouillard, des lignes directrices plus fortes et un apport vocal plus constant, mais ce Manitoba fait rapidement oublié le beau petit début très cute de ce musicien de Toronto. Il ne garde que la section rythmique breakbeats et quelques claviers bidouillés de "Start Breaking My Heart". "Up in Flames" est la création d'un jeune homme (eh bien, il a mon âge en fait) plein de talent. Les plus connaisseurs reconnaîtront des traits de groupes rock britanniques pionniers dans l'art du sampleur. Les plus difficiles trouveront que certaines juxtapositions ne fonctionnent pas vraiment. Au pire, c'est un bon album qui aurait pu être vraiment grand. Un album de studio ou plutôt de mini-studio portatif, ce "Up in Flames" recherche l'intemporel. Les traditionnels pistes à l'envers digne des Beatles côtoient les amuseries des jumeaux irlandais associés à une compagnie d'aviation (je parle de Aphex Twin, mais aussi de cette distance atmosphérique très proche d'un vol d'avion dans "Up in Flames"). Un bon nombre de cuivres samplés se joignent à la fête ensoleillée (je m'imagine à la plage en écoutant cet album) et des dizaines de détails pratiquement inaudibles, mais perceptibles se fondent dans la masse. Abondante, cette musique n'a rien de minimaliste pour faire changement. Dan Snaith n'a pas de grand talent mélodique. On ne retient pas grand chose de ce qu'il essaie de nous dire avec ses idées pèles mêles. Franchement, affirmer que l'adhérence et l'unité sur cet album étonne est impossible. Le collage de sons en semi harmonies enterre des chansons à moitié formées. L'approche rappelle celle du groupe Disco Inferno qui en 1994 avait tout tenté avec la technologie du sampleur qu'il avait entre les mains pour déformer d'excellentes chansons. Malencontreusement, Dan Snaith manque d'arguments principaux. La hiérarchie des idées ne semble pas avoir été faite. Je suis bien critique comme d'habitude...N'allez pas croire que l'album est aussi bon que sa surface, c'est tout. Bon. (indiepoprock)
Ce disque est considéré un peu partout, en matière d'électro, comme l'album de 2003 (pour ce début d'année donc) et il le mérite. Le canadien Manitoba, alias Dan Snaith, nous livre un album riche et intense. Influencé par le rock psychédélique, le jazz, la musique classique, et la scène électro, Manitoba n'en est pas à son premier essai puisque sont déjà parus deux autres albums depuis 2001. Ce disque, d'une rare puissance, offre des chansons très diverses, où ruptures, montées en puissance et mélodies sympathiques s'enchaînent sur un rythme frénétique rappelant parfois le troisième Soft Machine. Multi- instrumentiste, Dan Snaith réussit à nous offrir une parfaite alchimie de toutes ses influences. Cet album, et notamment la 10è et dernière chanson, sonne parfaitement, nous emportant comme Death in Vegas, une touche de jazz en plus. A acheter rapidement. (liability)
bisca
7
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le 10 avr. 2022

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