Après avoir fait ses premières armes au sein de My Girlfriend Is Better Than Yours et travaillé comme musicien pour Syd Matters, Los Chicros, ou encore Mina Tindle et Thousand, Olivier Marguerit prend aujourd’hui son envol et signe un premier album qui respire la liberté et l’originalité, à l’image de son titre aussi singulier qu’énigmatique. Mais plutôt qu’un torrent et de la boue, c’est à un ruisseau et à une brise légère que l’on pense à l’écoute de ces dix chansons s’inscrivent parfaitement dans la production « chanson pop » actuelle… plus que jamais en pleine émulation. Et de la pop, il en est bien question ici. Pas la pop couplet/refrain classique, mais plutôt une pop sophistiquée, mais pas tarabiscotée, pour ce fan de Todd Rundgren et Robert Wyatt qui s’autorise quelques belles excentricités dans les arrangements mais aussi dans l’interprétation.
Car s’il est sûrement un musicien talentueux qui ose des choses tout au long de ce disque tourbillonnant, avec sa voix, Oliver Marguerit se permet quelques envolées décomplexées, conduisant tranquillement l’auditeur sur des montagnes russes (Répéter/Disparaître, Mon écho, Bibi..), parfois à la limite de la rupture, mais sans que l’on ne ressente une quelconque perte d’équilibre, mais plutôt une forme d’ivresse partagée.
Comme chez François and the Atlas Mountains ou Ricky Hollywood, on s’amuse beaucoup, on s’émeut aussi parfois (L’odeur du coton) mais on ne s’ennuie jamais chez O, chaque chanson apportant son lot de surprises. On passe aisément du calme à la tempête sans heurt et avec une souplesse étonnante.
Après l’album d’Eddy Crampes, Un torrent la boue est la seconde belle réussite en matière de chanson pop qui n’en veut pour ce début d’année 2016. A retrouver sur BENZINE