Ce power trio pas comme les autres (sous-volté mais hypersensible) compte parmi les groupes américains les plus attachants apparus ces dernières années. Ceux qui les découvrent aujourd'hui ne vont pas tarder à se rendre compte que contention peut ardemment rimer avec palpitation, que la somnolence voulue peut être une zone d'intenses perturbations bien davantage qu'un prélude au sommeil. Ils auront vite fait ? dès l'introductif Sunflower ? d'identifier de quel bois Zak Sally, Mimi Parker et Alan Sparhawk se chauffent ? et nous réchauffent l'âme. Ce bois c'est celui, crépitant, dont se nourrit le feu sacré, celui sans lequel rien d'authentique ne se crée, celui qui, sans relâche, brûle à l'intérieur des albums de Galaxie 500, Edith Frost, Spain ou encore Cowboy Junkies à leur meilleur. Things we lost in the fire ravive le débat au niveau où Secret name l'avait hissé, c'est-à-dire plutôt haut. Durant cinquante-trois enveloppantes minutes, avec un souci presque maniaque d'élégance concise, les trois compères s'astreignent à suspendre dans l'air de fastueuses cathédrales de sons, d'autant plus chérissables que périssables. (Inrocks)


Dans ce nouveau remake de Moins Vite Que La Musique, le groupe le plus apathique de sa génération annonce d'entrée la couleur : Things We Lost In The Fire. Un an après son fantastique Christmas, qualifié par le NME de "meilleur album de Noël de tous les temps", le trio de Duluth, Minnesota, poursuit sa collaboration avec Steve Albini, entamée par l'antépénultième Secret Name (grand disque s'il en est). Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, Low en a gravé treize à la douzaine. Mis en bouche par le single Dinosaur Act, une expression martelée et répétée à l'envi par la voix cinglante d'Alan Sparhawk, on se surprend, encore une fois, à se jeter à corps (oreilles ?) perdu(es) dans cette grisaille monochrome, à peine troublée par une éclaircie inespérée (l'ultime In Metal, où l'on entend les petits cris char-mants de la fille de Sparhawk et Mimi Parker), qui suspend le temps (Closer) et l'étire dans une longue procession digne d'un enterrement de pre-mière classe (l'extraordinaire Like A Forest). Une lente descente aux enfers qui vaut tous les paradis du monde.(Magic)
Sixième album du trio de Duluth, Minnesota, et celui-ci pourrait bien être ce qu'ils ont produit de mieux jusqu'à présent. Là où le dernier album, "Secret Name" présentait quelques baisses de tension passée la première moitié, "Things We Lost in the Fire" éblouit dans son intégralité, et amène la musique de Low à la frontière de la perfection.

Malgré la constance dans la forme (tempo lent, guitare intermittente, basse arrondie, quelques samples, des cordes lancinantes et les deux plus belles voix de la pop actuelle), les compositions étonnent, touchent, et deviennent quasi-instantanément des classiques qu'on essaye de fredonner en se calant sur le chant de Mimi Parker et Alan Sparhawk.
Comme sur "Sunflower", où poussé par une batterie-écho, le chant arrive à provoquer une sorte de mélancolie joyeuse, cet étrange sentiment si typiquement "lowien" fait de profonde tristesse enfouie sous un bien-être rayonnant.
Low fascine toujours autant, mais cette fois-ci, c'est avec un album parfait et incontournable.(Popnews)

bisca
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le 3 avr. 2022

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