The Turning Wheel
7.5
The Turning Wheel

Album de Spellling (2021)

Cet album m'a hypnotisé, littéralement hypnotisé. Encore une fois, on est en face d'un bijoux, d'un projet tellement parfait, tellement innovant et original dans son approche de la musique, que ça en devient juste complètement bluffant et incroyable. Je connaissais pas cette chanteuse, ni ses anciens projets, je sais pas si je vais me lancer dans ses autres albums, mais en tout cas lui, c'est juste une putain de claque dans la gueule.


Pour faire simple, cet album rend hommage et utilise absolument tous les genres principaux de la musique, pour en créer une crescendo constant, où chaque morceau fait mieux que le précédent, pour finir par atteindre un point d'orgue et exploser en une supernova d'émotion et de beauté pure. C'est très métaphorique et imagé comme définition, mais je suis obligé d'être aussi flou car cet album est tout simplement indescriptible.


Pour parler globalement de la forme musicale, l'album créer principalement des ambiances très lentes, vacillant constamment entre jazz, soul et électronique, afin d'obtenir une ambiance très proche de la dark ambiant, ainsi que du psychédélique avec ces utilisations de samples très obscures et déroutants en arrière plan. On ajoute à cette instrumentation la voix magnifique de Chrystia Cabral, chantant comme une chanteuse de jazz, avec des inflexions très douces et jouissives. C'est la même chose avec les paroles qui n'ont absolument aucuns sens, mais ça fonctionne encore une fois car le l'album tente avant tout de nous proposer une expérience totale, qui se détache clairement des codes traditionnels de la musique.


Tous ces éléments font qu'on est plongé véritablement dans une ambiance complètement dérangeante, merveilleuse et surréaliste du début à la fin. C'est clairement la bascule d'un monde à un autre que réalise cet album à travers ses morceaux. Un monde très animal, très bestial, avec des thématiques et des textes tournant autour des animaux et des différentes images que peuvent nous évoquer ces animaux. C'est très poétique la façon dont est fait cet album, j'ai l'impression d'écouter la version et la vision féminine et moderne de Jim Morrison.


Et comme je l'ai dis précédemment, cette thématique, cette construction mystique et féérique explose dans certains des morceaux les plus puissants que j'ai pu écouter dans ma vie. Le meilleur de l'album, Boys At School (dont le titre n'a rien à voir avec le texte), et un long voyage de 7min 30s à travers certaines des meilleures esthétiques et idées que vous pourrez écouter dans n'importe quel album dans votre vie. Entre les riffs sublimes et exaltés de guitares, l'espèce d'aspiration vaporeuse géniale à chaque fois que Chrystia Cabral reprend la parole, et cette construction dantesque et fascinante du morceau, on obtient un chef-d'oeuvre qui résume tout de pourquoi cet album est également un chef-d'oeuvre.


Concernant la production, c'est juste complètement fou, chaque son, chaque ambiance a une véritable présence, une véritable signification et surtout une véritable cohérence. Rien n'est flou dans cet album, tout est parfaitement perceptible, présent et en même temps suffisamment imposant pour nous faire ressentir toute la puissance que ces sons peuvent contenir.


Tout le reste de l'album est pareil, tout aussi parfait et fou à écouter. Donc je pense qu'on est en face de l'un des si se n'est l'album le plus créatif et le plus fascinant de cette nouvelle décennie.

Ayllich
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes La musique expérimentale, ou comment atteindre la transcendance esthétique et Albums écoutés en 2023 (classement en cours)

Créée

le 20 juin 2023

Critique lue 18 fois

Ayllich

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