The Scream par -Wave-

Siouxsie and the Banshees est l’un des acteurs majeurs de la scène rock britannique, dont l’influence exercée à la fois sur ses contemporains et ses successeurs demeure considérable. Dès ses débuts, avec le single « Hong Kong Garden», puis « The Scream», le groupe a su témoigner de son caractère unique. Un an sépare leur premier album de « Never Mind The Bollocks». L’influence de ce dernier sur Siouxsie Sioux et ses comparses est palpable, ne serait-ce que par les liens étroits qu’ils entretiennent avec les Sex Pistols. (Syd Vicious fut d’ailleurs leur batteur.) Pourtant, si leur esthétique et leur approche musicale se revendiquent ouvertement de la mouvance punk, leur talent va bien au-delà.

« Pure», introduction psychédélique s’il en est, annonce la direction empruntée. Basse et guitare lancinantes dépeignent une ambiance nocturne surréaliste. Bientôt, une voix aigue, presque fantomatique, s’élance depuis le lointain. Celle de Siouxsie Sioux, incomparable, qui dès ce jour restera à jamais, telle une véritable hantise. La composition est certes basique, comme autant de débutants expérimenteraient au hasard les possibilités de leurs instruments sur deux cordes, mais cette recherche d’atmosphère, cet univers personnalisé, finissent d’ériger la barrière avec le punk, qui ne reste désormais qu’un critère philosophique. Et si tous les morceaux ne se valent pas, « The Scream» à le mérite (et l’audace) de proposer « Switch», un morceau conceptuel d’une grande richesse étalé sur 6 minutes, qui figure parmi les plus grandes réussites du groupe.

Au final, un album perfectible mais vivant, qui plaira assurément à ceux qui aiment le son « à chaud ».

A écouter: Pure, Jigsaw Feeling, Switch