Les vieux rockers dont je fais désormais partie n'oublieront jamais que 1967 a été (avec 1977 peut-être) l'année la plus importante dans l'histoire de notre musique : (au moins) quatre groupes essentiels y ont publié un disque fondamental, chacun de ces albums offrant une version différente et pourtant définitive du psychédélisme. Le premier Pink Floyd, alors groupe de Syd Barrett et rien d'autre, est établi depuis au firmament du Rock avec le premier Velvet, le premier Doors et, bien entendu, même si c'est peut-être l'album artistiquement le moins fort du lot, "Sergeant Pepper's...". Les admirateurs du Pink Floyd postérieur seront évidemment déroutés par ces miniatures pop cristallines et dérangées, cette cacophonie soigneusement bricolée, ces références à un folklore anglais éternel comme à une scène londonienne alors en pleine effervescence, mais peut-être surtout par la merveilleuse trivialité joyeuse qui illumine chaque plage de "The Piper At The Gates of Dawn", toutes choses fort éloignées du futur groupe de Waters et Gilmour. Ici, c'est l'imagination débridée qui règne, la liberté de ton, mais aussi un sens certain de "l'histoire" puisque le Floyd arrive à point nommé pour relancer la créativité de ses pairs, et permettre au Rock de repartir dans de nouvelles directions : l'influence de cette musique sur l’œuvre future de David Bowie est particulièrement évidente, par exemple. Mais le plus beau, c'est que écouter ce disque en 2013 a le même impact sur nous qu'il a eu sur ses auditeurs de 1967, voire même que ce miracle se répète encore et encore à chaque écoute : même dans ses moments les plus sombres, cet album est une joie ! [Critique écrite en 2013]

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le 24 févr. 2013

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Eric BBYoda

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