The Mindsweep
6.5
The Mindsweep

Album de Enter Shikari (2015)

Le contexte : Enter Shikari des Anglais originaires de St Albans, nord de Londres, arrivent en 2007 avec Take to The Skies, leur premier album. A l'époque je ne les connaissais pas mais j'étais tombé sur un clip sur Europe 2 TV dans le top rock durant mes après midi perdues à naviguer dans les méandres de la TNT.


Des jeunes mécheux sautant dans tous les sens dans une pièce qui sentait la moiteur et la transpiration à travers l'écran, un riff à la Bullet for My Valentine (une de mes rares références metallesques de l'époque) et une intro tirée d'une rave party non autorisée chez maman et papa. Un simple "mouais... pas mal" m'avait traversé l'esprit à l'époque. J'étais jeune.


Puis 2011, un ami me fait découvrir "Destabilise" et "Quelle Surprise" et là c'est l'immense claque! Ni une ni deux je me procure la totalité de leur discographie pour enfin comprendre toute l'ampleur de leur oeuvre.


Aujourd'hui, The Mindsweep! Que dire à part que l'évolution du groupe est plus que flagrante d'album en album. Un Take to The Skies avec des riff et surtout des moshpart très crasseuses accompagnées de sons de synthé so 90's, un Common Dreads avec une explosion de couleurs, un mélange de genres musicaux hallucinant, un Flash Flood of Colour, avec une diversité de styles mieux maîtrisée et enfin the Mindsweep.


Le premier morceau, The Appeal & The Mindsweep I (la partie II n'est pas loin), commence par quelques petits bruits électroniques montant crescendo puis le chanteur arrive en spoken words, commençant par chuchoter pour finir par une explosion mêlant une partie électro très ciselée à une guitare bien lourde et à une batterie dévastatrice. "I am a mindsweeper! Focus on me" beugle Rou à tout va. Et c'est là que l'on se rend compte, oui les Enter Shikari ont encore frappé là où on ne les attendait pas!


Car c'est une des spécialités du groupe Anglais, on a beau faire tous les pronostics possibles, aucun de leurs albums ne se ressemblent et chacun d'eux est un monde à part entière!


Sur The Mindsweep on retrouve cet art du mélange des genres qui leur sciais à merveille. Une chanson peut commencer comme le dernier Radiohead puis se terminer sur une énorme rythmique punk hardcore (Myopia). Ou débuter par un rap bien senti pour se finir sur des scream doublés de gang vocal (Never Let Go of the Microscope). Et puis franchement qui s'attendais l'outro de There's a Price on your Head? Merci System of a Down!


Mais le groupe de St Albans n’excelle pas seulement dans le mélange des genres mais aussi dans celui des ambiances. The One True Color commence par tout les symptômes du punk hardcore mais on retrouve dans le pont une mélodie chantée hors du temps d'une beauté saisissante avant une fin de morceau épique as fuck! Tout comme la fin de Torn Apart, mêlant un thème commun guitare/électro et un chant qui reste gravé dans la tête!


Le registre vocal de Rou est très large : il rappe, scream et peu chanter des parties très calmes avec une voix au bord de la rupture (Dear Future Historians...). Le bassiste Chris apporte lui aussi un plus considérable avec sa voix chaude et planante (le refrain de The Last Garrison). Le guitariste Rory apporte son aide sur les scream et le fait bien.


Les chansons quant à elles passent d'un style à l'autre mais le tout reste cohérent, les compositions faisant la part belle à de nombreux instruments (violon, trombone, xylophone...) et le mixage laissant la place à chacun d'eux. D'Anaesthetist (le double maléfique de Quelle Surprise) un rap/punk hardcore critiquant le système de santé Anglais à The Bank of England un rock très posé au refrain aérien, l'album s'écoute de bout en bout sans jamais lasser.


Les guitares sont souvent rythmiques même s'il y a des moments de gloire pour Rory (la fin de The Bank of England), la basse est omniprésente et rend le tout très catchy (les couplets de Anaesthetist), les parties électro jamais très poussées techniquement mais très inspirées, trouvent leur place au seins des morceaux sans prendre le dessus. Enfin mention spéciale à la batterie, Rob fracasse ses fûts avec des rythmes tout en contretemps, souvent inattendus et originaux. Le groupe semble avoir trouvé un équilibre, une véritable couleur loin de certains errements de la fusion énergique mais parfois bordélique des débuts.


Et ce The Appeal & The Mindsweep II qui fait échos à la première chanson du même nom en reprenant le thème principale et en y ajoutant un plan électro qui tourne en boucle ne rappelle t'il pas les deux parties de la chanson Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band de l'album des quatre de Liverpool? Et si Enter Shikari étaient les Beatles d'aujourd'hui? Un groupe qui touche à tous les genres et tous les instruments, un sens de la mélodie très poussé, un registre vocal particulièrement étendu. Bien sûr le scandale est tout près quand on compare son groupe préféré aux légendes Anglaises des années 60. Mais les similitudes ne sont elles pas réelles?

randy4182
9
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Créée

le 8 mai 2015

Critique lue 111 fois

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randy4182

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MathieuCan
9

Quelle évolution !!!

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