Covid oblige, Eric Clapton a dû annuler ses concerts prévus au Royal Albert Hall de Londres, mais le Slowhand n'abdique pas, il réunit trois amis et musiciens de toujours pour une session privée, qui ne le sera pas très longtemps.


Les quatre se réunissent à la Cowdray House, un manoir anglais situé dans le West Sussex. Plus précisément, ce sont Nathan East à la basse (et contrebasse), Chris Stainton aux claviers et Steve Gadd à la batterie. Ils présentent 17 titres, majoritairement en acoustique, et choisissent principalement parmi le répertoire, reprise ou non, connu de Clapton (énième version d'After Midnight, Layla ou Bell Bottom Blues). Au milieu de ces chansons qui ont déjà droit à de nombreuses versions, on trouve tout de même quelques petites raretés, à commencer par deux remarquables hommages à Fleetwood Mac époque Peter Green (Black Magic Woman et la très jolie Man of the World).


La lady se trouvant être la femme de Clapton, unique invitée de la session.


Dans cet album, Clapton privilégie la sensibilité et le minimalisme, sa voix est touchante et certains morceaux en deviennent vibrants, à l'image de River Of Tears ou la toujours déchirante Tears In Heaven, en hommage à son fils décédé en 1991. Il fait ressortir toute l'humanité et les émotions de ces morceaux, il se retrouve à nu, avec juste sa voix et sa guitare pour s'exprimer, et il le fait merveilleusement. Il y a une poésie qui en ressort, une élégance dans l'arrangement et le jeu des musiciens, des points que l'on retrouve aussi pour l'inédit et instrumental Kerry.


Pour ne pas être assimilé à un second Unplugged (bien essayé, mais on n'est pas dupe !), le groupe finit le concert (trois chansons) à l'électrique. Ainsi, il alterne entre les trois plus grands amours de sa carrière, les ballades, un peu de rock et le blues, son premier, qu'il joue sur scène depuis maintenant 60 ans. En ce sens, Long Distance Call est superbe, et il a beau la jouer de la même façon (ou presque) depuis tout ce temps, l'émotion est toujours présente, et on peut dire pareil pour Got My Mojo Working, avec les réponses de Nathan East durant le refrain !


Lorsqu'ils reviennent vers le rock, c'est énergétique, avec régulièrement un apport tout particulier du piano à l'image d'un After Midnight qui ne prend pas une ride ou Going Down Slow qui rappelle quel guitariste il est. Il maîtrise son art, et si l'improvisation n'a pas été appelée pour cette session, son feeling demeure incroyable, et parfaitement maîtrisé. Ses amis ne sont pas en reste lorsqu'il s'agit de virtuosité, et l'album est sublimé par la qualité sonore, elle est incroyable et donne l'impression d'être au côté des musiciens.


S'enfermant avec ses amis musiciens pour contrer les restrictions liées au covid, Eric Clapton signe avec The Lady in the Balcony un nouvel album quasi unplugged, dans l'intimité et avec émotion, alternant entre ses trois amours, le blues, le rock et les ballades et piochant dans un répertoire connu mais qui ne prend pas une ride.


Tracklist :


Nobody Knows You When You're Down And Out
Golden Ring
Black Magic Woman
Man of the World
Kerry
After Midnight
Bell Bottom Blues
Key to the Highway
River of Tears
Rock Me Baby
Believe in Life
Going Down Slow
Layla
Tears in Heaven
Long Distance Call
Bad Boy
Got My Mojo Working

Créée

le 6 mars 2022

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Docteur_Jivago

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