Encore une fois, j'ai l'impression de mettre une mauvaise note pour un album que néanmoins j'aime beaucoup. Mais il faut bien respecter l'ordre logique des choses : je me dois de mettre plus qu'au premier, et moins qu'à Face To Face. Un 6, that's it. Mais plus près du 7 que n'importe quoi.

Nous avons là un album de transition. De leur précédents efforts, les Kinks ont notamment conservé leur sensibilité blues et les chansons rock assez classique. Mais quelque chose semble avoir changé, la soudaine amélioration qui semblait s'illuminer au loin, sur la face bonus de Kinda Kinks, se confirme ici. Bien sûr, on a toujours droit à des "Gotta Get The First Plane Home", des "It's Late" ou "What's In Store" un peu maladroits et primitifs, mais qui pointent leurs nez de façon assez sporadique. La reprise qui ouvre l'album "Milk Cow Blue" est on ne peut plus convaincante, et enchaine directement sur la très belle ballade "Ring The Bell", écrite par un Ray dont le talent de composition ne cesse de s'améliorer avec le temps. Exemple évocateur d'une maturité à ce niveau : la chanson "When I See That Girl Of Mine" possède une putain de VARIATION ! Bon, de 20 secondes. Oui, bon, en fait c'est juste le pont avant le dernier refrain. Mais quand on est habitué à des "Look For Me Baby" qui ne sont que la même mélodie (assez faible) toujours et encore, ça fait toujours plaisir.

Ainsi, la moitié des titres ont une assez bonne mélodie pour être, genre, entrainants. Le plus caractéristique est la chanson "Till The End Of The Day". Il y a eu "You Really Got Me", puis son copié-collé "All Day And All Of The Night", et comme jamais deux sans trois, il y a eu celle-là. La dernière du nom à user et sur-user des power chords magiques qui rendent tous géniaux et surement la plus complexe dans son enchainement. Ce sera la dernière. Une page commence donc à se tourner. Dans l'ensemble des titres, "Where Have All The Good Time Gone" et "The World Keeps Going Round" ne sont pas en reste non plus, mais sont certainement moins éclatants que la chansons sus-cité.

Finalement, et pas le moins, l'album est aussi le premier sur lequel contribue Nicky Hopkins. Au piano notamment. Et son travail sur "I'm On An Island" est assez fabuleux, ce qui tend même à me faire considérer cette chanson comme une des meilleures du disque, avec 'Til The End" et "Ring That Bell". On peut aussi bien l'entendre sur "You Can't Win" ou "Sittin My Sofa" dans les bonus, et c'est beau.

Le style des Kinks se confirme peu à peu, étape par étape, et The Kinks Kontroversy le montre bien. Mais en fin de compte, aucune des chansons ne peut prétendre à devenir un véritable classique à la "Sunny Afternoon", ce qui rend le tout un peu frustrant. Même si "Dedicated Follower Of Fashion" dans les bonus s'en approche presque. Bref, bref, ...

C'est un bon album de transition !
Erw
6
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le 18 févr. 2012

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Erw

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