Figure emblématique de la guitare, Wes comme on dit, fait partie de ces quelques musiciens ayant fait du Jazz le genre que l’on connaît aujourd’hui. Lors de l’explosion du genre dans les années 50-60, période de tous les grands noms (Davis, Mingus, Coltrane, Brubeck …), Montgomery faisait figure de référence dans le monde de la guitare jazz.


Pourtant, cet homme vient de loin, marié à un très jeune âge, il doit subvenir aux besoins de sa très nombreuse famille en travaillant dans une usine de composant électrique. C’est en rentrant de ce travail harassant, le soir, qu’il pratique sa technique à la guitare. Cette particularité offre à Wes toute l’unicité de son jeu, en effet, pour ne pas réveiller Madame ainsi que ses huit enfants, il doit jouer doucement au pouce, sans médiator donc… Cet égard pour sa famille est ce qui donne ce côté aérien, mélangeant accords, mélodie en octave et gamme pour un cocktail de notes qui est devenue la définition même de Smooth Jazz.


Découvert par le grand Cannonball Edderley en 1959, Montgomery signe son premier classique en 1960 avec « The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery ». Accompagné par des messieurs de renoms, Tommy Flanagan au piano (ayant accompagné Miles Davis, Sonny Rollins avant de devenir le pianiste attitré de la First Lady of Song, Ella Fitzgerald) et des frères Heath, Percy à la contrebasse et Albert à la batterie ayant bossé avec Dizzy Gillepsie, Miles Davis et Coltrane pour le premier et Yusuf Lateef, Herbie Hancock et Coltrane- encore, pour l’autre.


Ce quartet à l’alchimie parfaite, propose un répertoire quasiment entièrement original ne joue que quatre standards, « Airegin » de Rollins, « Polka Dots and Moonbeans » popularisé par Sinatra, « In Your Own Sweet Way » de l’immense Brubeck et « Gone With The Wind » classique des années 30. Le reste du disque est constitué de composition originale de Montgomery.
Les quatre hommes déroulent avec une maîtrise ahurissante les morceaux sans agresser à aucun moment l’auditeur. Cette galette ne propose aucune performance technique, fait rare dans le jazz de l’époque, seul Wes fait sonner son instrument comme personne d'autre auparavant, redéfinissant à jamais la guitare jazz. Des millions ont par la suite tenté de suivre ses pas sans jamais atteindre cette perfection.


A la sortie d'un concert, Wes Montgomery fait un arrêt cardiaque et s'éteint dans sa ville natale d'Indianapolis, le 15 Juin 1969 après seulement 10 années de carrière. Une décennie de musique qui redéfinira le jazz américain de l'époque car en termes de guitare jazz, la seule chose qui arrive à la cheville de Montgomery, c’est sa chaussette… et Django, bien sûr…

Figoluu
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le 13 juin 2017

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