The Documentary 2
6.4
The Documentary 2

Album de The Game (2015)

"I don’t think people know that you know how to take it to the streets."

C'était en 2005. Jayceon Terrell Taylor, a.k.a The Game, a.k.a Game fait une apparition des plus remarquées dans l'écurie Aftermath. "The Documentary", un album - hit co-signé par G-Unit, à l'époque où le crew faisait encore rêver le game ricain. Un skeud regroupant toutes les MC en côte du moment, à travers des prods' endiablées allant du Doc' à Scott Storch en passant par Timbaland et Eminem. Je me souviens du viol auditif qu'ont subi mes petites oreilles innocentes au lancement du track "Westside Story"...


S'en suit un autre album pilier dans la discographie du MC, deux ans plus tard : "Doctor's Advocate". Plus de Aftermath, plus de G-Unit. Le beef avec 50 Cent est déjà consumé et désormais The Game fait équipier à part. Si l'on pouvait craindre une baisse de régime, surtout après un premier album studio aussi bling bling que fracassant, il n'en sera rien. Bien au contraire... "Doctor's Advocate" est un deuxième hit en puissance, un album admirablement bien produit et où toutes les figures West-Coast (que cela soit du côté vocal ou musical) sont là pour en faire une production phare dans ce mouvement musical Hip-Hop.


La suite de la discographie du rappeur va devenir hasardeuse, à commencer par un "LAX" un peu brouillon, puis un "R.E.D Album" incomplet (mais marquant le retour de Game sur Aftermath), tout comme "Jesus Piece". Et je pense qu'on préférera taire le très honteux "Blood Moon : Year of the Wolf". Beaucoup (trop) de feats, du name dropping à outrance, des beats répétitifs et fades... The Game tourne à rond et ne fait plus rêver. On retiendra quand même quelques hits dans ce grand passage fructueusement faible, comme "Dope Boys", "Born in the Trap", "Ali Boumaye", ou encore "F.U.N".


Et voilà que nous arrive le double album "The Documentary 2 & 2.5". Dix ans après le premier du nom, The Game voudrait-il revenir à la source comme le font grands nombres de rappeurs aujourd'hui (le dernier en date étant Eminem) ?
Oui, bien sûr. Et cette fois-ci, cet élan nostalgique a du bon.


Après une intro "thug made in LA", le premier son annonce la couleur. Track 100% Compton en compagnie de Sir Kendrick. Une instru' plutôt accrocheuse signée Bongo the Drum Gahd, beatmaker inconnu au bataillon mais qui va pourtant signer la plupart des prods' sur ce premier disque. Cette première étant la plus réussie de sa tracklist, si on joint aussi le morceau Trap "Dedicated".


La première bonne surprise démarre au quatrième track, recomposant le duo Game / will.i.am : "Don't Trip" fait sacrément bien le taff après cette ouverture dédicacée du Doc (qui lâche d'ailleurs un couplet réussi aux côtés de son compère Cube). Simple mais efficace, le sample de "Rebirth of Slick" fonctionne à merveille !


En parlant de sample, celui de "Kick in the Door et Things Done Changed" (The Notorious B.I.G.) n'est pas mal non plus : "Standing on Ferraris" est un morceau qui tape bien ! Pas intéressant dans le fond, Diddy raconte sa life en brayant (comme d'habitude ces derniers temps...), mais bon le morceau tape quoi.


S'en suit l'une des tracks la plus intéressante de l'album, "Dollar and a Dream". L'instru' de Cool & Dre s'accorde une nouvelle fois à merveille avec le flow de Game, même si on pourra regretter le couplet faiblard d'Ab Soul.


Sorti d'un enchainement de morceaux passables signés Bongo, on revient au calme avec "Summertime". Construction guère originale, goût de déjà vu, mais agréable tout de même.


Une note sucrée avant le cœur acide de l'album, à commencer par le très énergique "Mula" signé Kanye West. C'est le track "ovni" de l'album, pas surprenant venant de son producteur.


Et nous voilà devant le morceau éponyme, "The Documentary 2". Oui, c'est l'ogive de l'album. Excellente prod' de Dj Premier ré-augmentée par Dr Dre, suite à leur récente collaboration sur "Compton A Soundtrack". Et pour l'occasion Game nous lâche un flow ravageur... Seul ! Oui, il peut (encore) faire un morceau sans feats.


L'album finit en douceur avec le premier single de l'album, "100". Morceau que j'adore également, surtout accompagné de son très beau clip.
Déception en revanche pour "LA". La prod' de will.i.am est très moyenne, le refrain de Fergie inutile et le couplet du Doggy est des plus mollassons... Il a tout donné sur "One Shot One Kill", ne l'oublions pas !


Pour résumer, cette première partie est de très bonne qualité. Le début de l'album enchaine les bombes, avant un passage à vide au cœur de la tracklist, pour enfin revenir à de bonnes surprises en fin de parcours.
Sur le fond, rien ne change, Game raconte toujours la même chose, montre qu'il est bien entouré. Mais reste cette voix singulière et cette capacité d'ajuster son flow sur toute les instrus. Certains reprocheront le trop grand nombre de featurings, mais personnellement, ça m'est égal. The Game a toujours fonctionné ainsi, alors pourquoi changer maintenant ?


Suite et fin pour le 2.5, donc.

Théo-C
7
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Créée

le 22 oct. 2015

Critique lue 408 fois

Théo-C

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