Avant de faire de la merde, Jean-Jacques Goldman faisait du rock progressif. Qui l'eût cru ? Son groupe, Taï Phong, produit une musique complexe et emphatique, peut-être un peu kitsch. On mesure à quel point ils ont été influencés par Yes*. S'il est globalement bon, leur premier album est hétérogène. On y trouve deux titres énergiques ("Goin' Away" et "Crest"), efficaces mais sans ambition. La ballade "Sister Jane" est franchement mauvaise : elle joue sur un dialogue convenu entre le quasi falsetto de Goldman et un choeur, mais ne parvient pas à émouvoir. Enfin, les trois dernières pistes sont les plus intéressantes. Déjà parce que le chant baroque de JJG laisse la place à des vocales plus convenues, mais aussi plus sobres et sincères ; ensuite parce que les pistes s'allongent, et donnent lieu à de belles envolées. L'on ne peut que regretter que l'album ne se donne pas les moyens d'une telle excellence sur l'ensemble de sa longueur.
* = http://www.senscritique.com/album/Close_to_the_Edge/1348507