Qu'est-ce qui, au fond, distingue Herman Düne de l'innombrable ribambelle des groupes partageant les mêmes influences mais pédalant, pour la plupart, dans une fade semoule plagiaire ? Un presque rien qui marque toute la différence : le fait, d'emblée sensible, que leur musique ne doit pas grand-chose au hasard mais énormément à la nécessité ? à commencer par celle de transmettre, et non pas rabâcher, des émotions. Des bonnes chansons, les membres d'Herman Düne ont eu envie d'en écrire en écoutant des tonnes de disques, spécialement ceux du Velvet Underground, au contact irradiant desquels ils ont, comme tant d'autres avant eux, commencé à voir la lumière. Sans être forcément destiné à susciter autant de vocations que le Velvet, Herman Düne parvient cependant à réaliser une jolie prouesse, en redonnant sa fraîcheur originelle à un style musical, le folk-rock, qui n'est certes plus tout jeune mais qui, en Switzerland Heritage, s'est dégoté un nouvel apôtre à l'enthousiasme diablement communicatif. (Inrocks)D'apparence décharnée, la musique d'Herman Düne, qui fait effectivement une fixette sur la scène américaine comprise dans la nébuleuse Palace Brothers, ressemble de prime abord à un chien fou et famélique, courant en hurlant à la lune tel Will Oldham après un Tumbleweed, au milieu d'un bouge désert perdu dans un nuage de poussière au fin fond de l'Arizona. Si le décor, austère, sélectionne les invités, ils sont de toutes nationalités et savent pourquoi ils se trouvent là. En effet, Herman Düne se compose de deux frères d'origine suédoise établis en France depuis des lustres. Ce cosmopolitisme et leur addiction à la musique américaine leur servent à livrer des compositions plutôt décidées, là où d'autres, Européens eux aussi, en sont restés à la simple fascination pour la contre-culture d'outre-Atlantique. La légende leur attribue près de cinq cents chansons ce qui, pour l'instant et à la différence d'un Baby Bird, s'avère très réjouissant sur la durée d'un album. On imagine bien le groupe prenant un plaisir évident à élaborer un tracklisting parmi ce vivier. Les quatorze titres de Switzerland Heritage seraient le Best Of d'autant de formations lo-fi, qui auraient chacune extrait leur meilleur titre. Extrêmement varié malgré une frugalité orchestrale propre à ce genre d'esthétique monacale, ce troisième disque en un an et demi après le trop confidentiel They Go To The Woods, sorti au printemps dernier chez Shrimper Records ne lasse jamais. Ces chants de perdition, d'une grande concision, sollicitent durablement le spleen de l'auditeur sans que jamais celui-ci ne se dise que le trio a plongé dans le désenchantement condescendant. Ici, on se dit que des miniatures (pop) peuvent se parer de la même couleur grise tout en présentant une infinie et passionnantes variétés de modèle. Herman Düne, plus beau représentant actuel du modélisme lo-fi ?


D'apparence décharnée, la musique d'Herman Düne, qui fait effectivement une fixette sur la scène américaine comprise dans la nébuleuse Palace Brothers, ressemble de prime abord à un chien fou et famélique, courant en hurlant à la lune tel Will Oldham après un Tumbleweed, au milieu d'un bouge désert perdu dans un nuage de poussière au fin fond de l'Arizona. Si le décor, austère, sélectionne les invités, ils sont de toutes nationalités et savent pourquoi ils se trouvent là. En effet, Herman Düne se compose de deux frères d'origine suédoise établis en France depuis des lustres. Ce cosmopolitisme et leur addiction à la musique américaine leur servent à livrer des compositions plutôt décidées, là où d'autres, Européens eux aussi, en sont restés à la simple fascination pour la contre-culture d'outre-Atlantique. La légende leur attribue près de cinq cents chansons ce qui, pour l'instant et à la différence d'un Baby Bird, s'avère très réjouissant sur la durée d'un album. On imagine bien le groupe prenant un plaisir évident à élaborer un tracklisting parmi ce vivier. Les quatorze titres de Switzerland Heritage seraient le Best Of d'autant de formations lo-fi, qui auraient chacune extrait leur meilleur titre. Extrêmement varié malgré une frugalité orchestrale propre à ce genre d'esthétique monacale, ce troisième disque en un an et demi après le trop confidentiel They Go To The Woods, sorti au printemps dernier chez Shrimper Records ne lasse jamais. Ces chants de perdition, d'une grande concision, sollicitent durablement le spleen de l'auditeur sans que jamais celui-ci ne se dise que le trio a plongé dans le désenchantement condescendant. Ici, on se dit que des miniatures (pop) peuvent se parer de la même couleur grise tout en présentant une infinie et passionnantes variétés de modèle. Herman Düne, plus beau représentant actuel du modélisme lo-fi ? (Magic)
Les frères Herman Düne avaient débarqué un peu de nulle part l’année dernière avec un disque folk empli de la beauté abrasive, brute et minérale d’une pierre précieuse à l’état naturel. Vite assimilé à l’artificielle « nouvelle vague acoustique », Herman Düne s’inscrivait plutôt tout simplement dans la lignée d’un père spirituel, Will Oldham. Ce dernier a désormais réellement de quoi craindre cette progéniture qui en termine avec son complexe d’Oedipe grâce à un deuxième album cinglant. En s'affranchissant de leur maître de Palace Brothers et en le dépassant (peut-être), Herman Düne tue le Père et se porte bien.

Il faut dire que les Herman Düne parviennent ici à décoller l'étiquette lo-fi qui leur était affublée depuis leur premier opus. Mais pas de virage trop radical pour autant, le son devient juste un peu plus ample, plus puissant pour lorgner parfois vers la brutalité d'une P.J. Harvey. La deuxième nouveauté se situe au niveau de l'instrumentation qui auparavant se limitait essentiellement aux guitares et à une batterie rudimentaire, alors qu'ici on retrouve les deux frangins au violon, à l'harmonica et accompagnés ici et là de claviers sommaires, de trompette. Troisième nouveauté : les parties de guitare deviennent plus complexes que sur « Turn Off The Light », leur premier album. Les guitares restent d'ailleurs les grandes gagnantes de la musique d'Herman Düne. Au contraire de Kings Of Convenience chez qui les accords sont autant de caresses doucereuses, les guitares d'Herman Düne demeurent mal-propres et irrévérencieuses à force d'être torturées par leurs propriétaires. Herman Düne a la guitare à fleur de peau : les cordes claquent, vibrent et grincent autant qu'elles peuvent. Les rois de l'inconfort, Herman Düne? Peut-être… En effet c'est bien l'émotion ici qui prime sur la recherche de mélodies et d'arrangements proprets.
Pourtant « Switzerland Heritage » n'en est pas moins accessible ni moins doux à l'oreille (paradoxalement). Ainsi passe-t-on avec une simplicité déconcertante du blues décharné et accrocheur de « Black Cross » à des balades désespérées et contemplatives (« Little Architect », « Martin Donovan In Trust ») en passant par le très Velvet Underground « Coffee & Fries ».Les voix des deux Herman (chantant souvent en duo) ont aussi leur rôle à jouer dans la construction de cette magie folk. Parfois graves, souvent fragiles et toujours émotives, elles sous-tendent la sensibilité (omniprésente) des morceaux par des harmonies intelligentes. Comme les oiseaux que les Herman Düne aiment décrire dans leurs chansons, ils bâtissent là un véritable nid musical. Quelques brindilles et gribouillages (voire les pochettes de leurs albums) leur suffisent pour construire un cocon, certes rugueux, mais duquel il devient très difficile de s'extraire.(Popnews)


La pochette du nouvel album des franco-suédois de Herman Düne porte la mention « a new treasury of folk songs ».Cette information est tout d’abord la bienvenue pour le chroniqueur fainéant que je suis. Mais surtout elle se révèle d’une grande justesse. En effet avec leur deuxième album, les frères Herman Düne confirment tous les espoirs placés en eux depuis la sortie de leur première galette, "Turn off the light".Dès le premier titre, « Two Crows », le trio dévoile son style : un folk dépouillé, agrémenté de quelques touches de rock lo-fi, et dominé par deux voix envoûtantes, évoquant parfois Neil Young. Cependant ce disque ne se livre pas à un simple exercice de style ou à une pâle copie des maîtres du genre. Au contraire les quatorze titres de Switzerland Heritage surprennent par la diversité de leurs atmosphères et la richesse de leur instrumentation. En effet des morceaux aussi différents que « The speed of a star », folk-song classique avec son petit passage à l’harmonica, « Going to everlades » dont le refrain joué à l’orgue n’est pas sans rappeler Grandaddy, ou encore « With a tankful of gas » au son très Velvet underground, trouvent leur place sur cet album. La tonalité du disque est tour à tour enjouée, puis mélancolique, voire même sombre sur « Martin Donovan in trust ». Les guitares acoustiques côtoient les guitares électriques, un violon s’invite discrètement sur « Little architect », et de jolis chœurs enjolivent la plupart des titres. On nous avait donc bien prévenu, "Switzerland Heritage" est « un nouveau trésor de chansons folk ». Mention spéciale également pour la pochette, proche (même si moins aboutie) de ce qu’a pu faire Radiohead sur "OK Computer" ou "Amnesiac". Le livret offre en effet de petits dessins gris et quasi-morbides ainsi que des sentences ironiques du type « for parties, gatherings of two or three friends, your own personal pleasure » ou « all times and places-additionally it teaches you to play the guitar ». (indiepoprock)  
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le 28 mars 2022

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