Supernature
6.8
Supernature

Album de Goldfrapp (2005)

  J’ai la bizarre impression d’un album qui ne décolle pas. Ooh La La. Puis on attend. Et ça reste pareil. Allison qui nous fait le plan de la diva pop. OK. Les machines qui frappent fort derrière, et elle qui est sagement rangée au milieu des séquenceurs, des choruses, des voix en re-re-re-recording, broyée par la dernière reverb à la mode. La mélodie, elle n’est que douce et dance-pop, pas extraordinaire, simple et synthétique comme pour aller avec le reste du costard. Dance-pop-synthétique, sur mesure. On nage en eaux troubles, beaucoup de promesses mais on reste sur la faim. Et ça reste pareil. Avec ce chorus de gratte électrique qui nous écrase, et les batteries électro qui tapent. Les machines ont définitivement pris la main. Même quand le tempo est médium, on reste, et on fait du sur place. Ride A White Horse. Ballade banale. Désolé. Pour un album au son aussi expérimental, les mélodies ne sont pas au niveau de l’évènement. Ça fait tache dans le tableau. Lovely 2 CU. Un morceau pareil je l’imaginerais plus dans un registre purement rock poussif pop. Là ça fait copié-collé dans un décor…numérique. C’est le risque qans on a beaucoup de matos, et qu’on n’arrive plus à choisir. Ça devient la foire à la démonstration. On oublie l’essentiel. Résultat, on a un album studio riche de sons, mais qui reste désespérément normal, sans l’étincelle qui embrase tout.


You Never Know. On ne sait jamais. Sauf que si, on sait. Ça reste pareil. Les mélodies, en plus d’être voisines, sont identiques dans l’expression. J’ai réellement l’impression d’écouter le même morceau étiré à l’infini, seuls les timbres des instruments changent. D’où ma difficulté à trouver le morceau qui sortirait du lot. Let It Take You. Le piano acoustique ( ?) va peut-être sauver ma journée. On revient au basique. Un piano et une grosse caisse. Allison pose, entre des moustiques (électriques) qui vont et viennent. Pas mal. Le contraste femme/machine est pas mal, ça fonctionne. Aucune question métaphysique, ça reste du pur formel, mais on va dire que c’est déjà ça. Et ce faux-bourdon ou ce moustique qui reviennent par intervalles…lancinant ce morceau. Avec ce curieux moustique qui bat la mesure, puis relayé par des rayons lasers. Tic. Tic. Tic. LOL. Le plus intéressant de l’album ce morceau.


Fly Me Away. C’est pop pop pop. Pop corn même. On revient à une pop assez classique. Morceau calibré pour le dance floor. Binaire, avec quelques virgules. Morceau écrit pour Madonna. Ça ressemble assez à du Madonna période électro. Et si on se raccroche à une référence connue de tous, (Madonna), c’est qu’on est perdu dans le tunnel long et impersonnel du style pop actuel. Tout et rien à la fois. Le projet est trop pop, ou pas assez, noyé (dans la masse des disques actuels), et pour cause. Electro-pop ? Peut-être. Ça ne marche pas. Trop de choses, le cul entre plusieurs mondes, (et c’est pas nécessairement une qualité, je vois déjà certains venir). Parfois la cohérence de l’album s’en ressent, on passe vite du déballage au savoir-faire, au métier juste déposé là. Koko. Allison devient un élément de la boucle à part entière. Une brique électro, dans un bain électro. Les mélodies sont dissoutes, et disparaissent sous les kilo-octets. On ne voit plus que des basses fréquences, et des plug-in. Ça reste pareil.


Satin Chic. Oubliable. On dirait un tube des années 80 ressuscité d’entre les morts. C’est ça non ? Time Out From The World. On dirait une musique de film. Album pas surprenant, malgré le nombre de morceaux. Il est à l’image de la pochète, plein de paillettes. Et les paillettes brillent, puis brillent, et puis c’est tout. Vous avez dit super ? Number 1. Une musique dévorée par la racine par la programmation. Une suite de beat programmés binaires, et relativement répétitifs. On sombre dans l’opium. L’opium. Cousin de l’ennui.

Angie_Eklespri
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le 1 juil. 2019

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