Sucker Punch

Autant vous le dire tout de suite, la pop music actuelle n'est pas vraiment mon genre de prédilection.

Je retrouve de plus en plus chez certains de ces artistes une prétention qui m'agace, une volonté de marquer la pop culture du sceau de leur génie relatif en misant sur une surenchère constante du visuel de leurs clips, de leurs concerts ou en axant leurs campagnes de promotion sur des provocations à deux balles à fort potentiel de clics ("Les 20 stars qui ont roulé des pelles à Miley Cyrus cette semaine, la 6ème va vous étonner!"). Et le tout avec des chansons sur les clubs ou les Big Booty (ambitieux!)

Cependant j'avoue parfois me laisser aller à quelques égarements BrunoMarsesque bien malgré moi, voire même dans mes jours les plus sombres à augmenter le volume de l'autoradio quand "Hot'n'cold" de Katy Perry ou plus récemment "Blank space" de Taylor Swift passent sur les ondes, non sans une certaine honte sous-jacente, certes discrète, mais bien présente...

Et puis récemment, comme poussé par les premières chaleurs du milieu du printemps, j'ai décidé de tendre l'oreille vers une jeune anglaise qui a réussi à aiguiser ma curiosité en hurlant qu'"elle n'en a rien à foutre, elle aime ça!" avec les Icona Pop et lorsque les deux premiers singles (à part si j'en ai loupé) de son deuxième opus sont passés en radio : le sucré "Boom clap" et le bondissant "Break the rules"... (j'essaye de pas penser au morceau avec Iggy Azalea, je le supporte pas et son p***** de beat me fait l'effet d'un chewing gum collé à mon cerveau, impossible à enlever, même en grattant très fort)

Verdict? Et ben c'est vraiment pas mal. On est loin de la pop/house boursouflé de certaines artistes féminines actuelles comme Lady Gaga, Nicki Minaj, Beyonce ou encore (déglutition difficile) Madonna (Brrrr....). Selon moi elle aurait plus tendance à occuper le filon laissé libre par une Gwen Stefani par exemple (qui s'est visiblement pris plusieurs années sabbatiques d'affilées...). Du frais, du simple, de l'acidulé, du fun... Une certaine authenticité qu'on ne retrouve pas chez ses consœurs susnommées, et un petit accent anglais pas dégueu qui donne à l'ensemble des sonorités assez originales (le délicieux petit "Oï" pendant le refrain de "London Queen").

Les morceaux possèdent une énergie communicative ("FACK YOU! SACKAAAAAA"!) idéale pour faire du sport ou pour se dandiner allègrement. Parmi les plus marquantes, on retiendra en plus des deux singles, des chansons comme "Sucker" ou "London Queen" donc, mais aussi des petites perles comme "Breaking Up", "Hanging around" (qui rappelle avec insistance le "Beverly Hills" de Weezer), "So over you" ou encore l'excellent "Red balloon" en bonus track. Ça sent bon l'été, le soleil, la fougue et ça fait beaucoup de bien par là où ça passe...

Bon évidemment, il y a le quota de chansons qui parlent de club, c'est ça qui plaît au public visé après tout, et il est fort probable que si sa notoriété continue de grandir la belle Charli se laisse aller aux mêmes dérives que les autres, rentrant ainsi dans ma liste perso "les artistes sympathiques qui font tout leur possible pour ne plus l'être, parce que c'est plus cool" (Il reste un peu de place au fond à côté de Katy Perry)... Et il est fort probable que dès la fin de l'été cet album ait épuisé quasiment toute l'emprise qu'il avait sur moi...

Mais c'est l'essence même de la musique pop, non?... Intense et rapide, belle car éphémère... Comme un papillon de lumière sous les proj[ERROR DATA] (pardon)